Heureusement pour lui, Nox sort finalement avant Diablo 2 -reste à savoir si ce dernier sortira un jour, mais là n’est pas le sujet… Oui, Nox n’est pas très éloigné du soft de Blizzard, et certainement pas comparable à Baldur’s gate comme on a pu le lire ici et là, notamment dans certains documents en provenance des services com mobilisés pour annoncer la sortie du jeu. Non, la dernière production des studios Westwood n’a strictement rien d’un jeu de rôle et si l’on devait pousser plus encore la comparaison, on pourrait presque également mentionner Arcanes, cette mauvaise farce ludique de Mythos Games. Sauf que Nox est certes totalement linéaire mais prenant. Enfin, presque.

L’histoire ? On va la faire en version accélérée tellement c’est banal et cliché à mort. La soirée s’annonce gentille, votre compagne se propose même de vous préparer un bon gueuleton. Mais voilà, aspiré dans l’espace-temps, vous êtes subitement propulsé sur une planète parallèle. Il se trouve que vous êtes précisément l’être invoqué pour contrer Hecubah, saleté de magicienne, unique légataire de l’héritage ténébreux des Nécromanciens du Nord. La chienne envisage de ressusciter l’armée des morts pour terrifier les peuplades de Nox et finalement contrôler tout le Royaume. A vous de lui régler son compte avant d’espérer pouvoir rentrer à la maison et reprendre le cours normal de la vie sur Terre.

Vous commencez par choisir votre personnage : guerrier, magicien ou druide. Dans les deux premiers cas, vous êtes cantonné à user des aptitudes habituelles inhérentes à chaque classe, façon brute épaisse ou frappe à distance par sorts interposés (exorcisme, séisme, boule de feu, champ de force, invisibilité, éclair, etc.). Les plus malins opteront fatalement pour le druide, subtil mélange des deux, qui a notamment le pouvoir de contrôler des créatures et de charmer ses adversaires. Pour le reste, Nox se présente comme un classique jeu d’aventure/action en 3D isométrique à base de combats, de bonus, d’armes et d’armures cachés, de pièges et de mécanismes à activer. Dans chacun des niveaux, ça grouille de monstres kamikazes. On va pas se taper tout le bestiaire, mais sachez que ça va des insignifiantes chauves-souris aux galopins lanceurs de pavés. Par ailleurs, certaines créatures vous empoisonnent : préparez les antidotes ! On commence par explorer des catacombes, puis un village ravagé par des ogres. Ensuite, il faudra récupérer quelques objets magiques, essentiels à la reconstitution de l’arme fatale capable d’anéantir Hecubah.
Nox a pour lui une interface de jeu assez exceptionnelle. Qu’il s’agisse de ramasser et d’utiliser les objets, de batailler, de discuter avec la populace environnante (que l’on ne s’y trompe pas, les dialogues servent uniquement la narration de l’histoire), de commercer, de gérer son inventaire, ses groupes de sorts et de compétences, tout est simple et complètement intuitif dès les premiers essais.

A la longue, le jeu pêche néanmoins par son manque de diversité même si l’on se sent toujours moins paumé et plus efficace que dans Diablo. Mais l’on s’impatiente tout de même jusqu’aux successifs combats de fin de niveaux pour découvrir l’énergumène qui pourrait bien nous donner du fil à retordre. Les différents passages aux niveaux suivants ne sont effectivement pas de minces affaires, ce qui compense un peu l’effarante facilité de progression constatée avant d’en arriver là (rares sont par exemple les moments de pénurie de mana que l’on récupère en un rien de temps au contact des obélisques).

Nox se joue également en mode multijoueurs. Ici, le joueur entame une partie avec un guerrier, un magicien ou un druide en possession de la quasi-totalité des aptitudes ou des sorts disponibles. Imaginez le tableau lorsque trois ou quatre joueurs humains s’affrontent dans des espaces délimités (individuellement ou en équipe)… Au choix, le mode « Capturer le drapeau » ou son dérivé « Contrôle de la couronne », mais aussi « Arène » (deathmatch quoi), « Elimination » (mort définitive) et « Flagball », sorte de foot américain déjanté. Dans tous les cas, le jeu prend alors une tout autre tournure : ce sont la rapidité et l’adaptation à l’environnement qui priment.
Allez, en attendant que Blizzard se réveille, laissez-vous tenter par ce respectable Nox.