Chouette nouvelle que la sortie de cette suite du mythique Myth de Bungie (Marathon…) ! Vous aviez apprécié le premier opus ? N’en doutez pas, Myth II, le fléau des âmes est encore plus réussi. Mais pour s’en convaincre, il ne suffit pas de s’en tenir à son aspect visuel : pas d’évolution notoire à ce niveau-là, si ce n’est les effets d’eau, absolument remarquables sous 3Dfx. Idem s’agissant des troupes : globalement, on prend les mêmes et on recommence -quoiqu’on découvre le Myrkridia (rapide et robuste) pour les forces du mal et le Trow (une brute épaisse), qui des ténèbres passe maintenant dans le camp des bonnes âmes.
Mais rappelons le concept : Myth, et Myth II forcément, se distinguent dans leur catégorie « jeux de stratégie » en misant exclusivement sur l’action. C’est-à-dire qu’il n’est pas question ici de gérer des ressources ou de faire évoluer un peuple. Non, d’ailleurs, tout le jeu est découpé en missions précises et les objectifs sont strictement définis. Si tout ça manquait un peu d’envergure, de subtilité, et au final d’intérêt, dans Myth, il en va tout autrement avec ce Fléau des âmes. Les trois premières missions passées -repousser une attaque de zombies, délivrer des paysans, escorter un messager, pas de quoi sauter au plafond !-, il vous sera demandé d’investir un château : un nain est chargé d’infiltrer le bâtiment par l’arrière pour rabaisser le pont-levis devant l’entrée principale et faire entrer la troupe. Avant de devoir assassiner un ennemi en particulier dans la mission suivante. Pas si simple…

Résultat : le jeu est plus stratégique que jamais. Et vos chances de succès dépendront du bon choix des formations (en rang court, en rang long, en tirailleurs, en arc de cercle, demi-cercle, en V…) et du bon usage des unités : n’ordonner pas, par exemple, à l’ensemble de la troupe d’attaquer un même adversaire, au risque de voir les archers tirés dans la masse, sur vos guerriers y compris. Sachez que ce n’est rien comparé aux cocktails Molotov, spécialité des nains ! Mais le gros danger, c’est d’abord l’ennemi, bien entendu : les Sans-âmes, les Thralls, les Mauls et autres Ghols. Pire encore, les Warlocks dont vous goûterez plus d’une fois les boules de feu et les nuées de poison.
Sans aucun doute, Myth II est un pur régal et le gameplay surpasse, de loin, celui du premier épisode. Sûr que le joueur y trouvera son compte dans les parties solo. Seulement voilà, il est tout de même à côté de la plaque s’il ne s’adonne pas au mode multiplayer ! Sur Bungie.net, il y a toujours du monde -francophones y compris- pour entamer une partie jusqu’au bout de la nuit. L’éditeur ayant bien pris soin de concevoir des scénarios appropriés. D’une simple chasse (le joueur qui abat le plus d’animaux emporte la partie), jusqu’à la transhumance, où il s’agit de conduire le bétail (cochons, poules…) dans la zone adverse pour marquer des points. Ceci, en adversaires ou en équipes. Le but ultime étant d’en amasser un maximum pour figurer en bonne place dans les classements. Ecrit comme ça, c’est plutôt navrant, mais dans la pratique, c’est franchement jubilatoire. Les temps de latence sont généralement plus qu’acceptables qui plus est !

Attention, Myth II n’est pas pour autant exempt de tout défaut. Comme en témoignent ces quelques aberrations ergonomiques : zoom limité, combinaisons de touches alambiquées, mouvements de caméra douteux à la souris… Pourquoi diable ne pas avoir retravaillé la maniabilité générale du jeu ?!
Dommage. Mise à part cette curieuse interface qui déroutera les nouveaux venus dans le monde de Myth, cette suite est remarquable et la VF est plus qu’acceptable. Au fond, dans son genre, on est pas loin si loin du chef-d’oeuvre absolu. Myth III, peut-être…