Décidément, l’éditeur Micro Application vient une nouvelle fois de se brouiller avec les classiques lois du marketing commercial en lançant Mon Encyclopédie de la Musique Classique. Proposée à 209 F, cette encyclopédie thématique laisse néanmoins transparaître un certain laxisme éditorial. Force est de constater que les biographies, quoique nombreuses, ne fournissent que trop peu d’informations sur les compositeurs et autres grands interprètes de la musique classique. Devons-nous pour autant blâmer ce manque d’exhaustivité alors que la plupart des encyclopédies disponibles sur le marché affichent des prix largement supérieurs ? Oui et non. Oui, car le prix ne devrait pas influer outre mesure sur la qualité du contenu. Non, car aucun autre grand éditeur ne s’est encore risqué à commercialiser une encyclopédie grand public à un prix très abordable. Pour trancher cet affreux dilemme, intéressons-nous donc plutôt à ce qui fait le charme de Mon Encyclopédie de la Musique Classique.

Première réjouissance : la « salle de concert », où il vous est possible d’écouter pas moins de 130 extraits des œuvres les plus classiques, soit au total près de 9 heures d’écoute, histoire de vous blottir au cœur des décibels et vous laisser porter au gré des symphonies les plus romantiques. Tous ces extraits sont classés par genre et émotion… autrement dit, en deux clics de souris, vous retrouverez l’ensemble des musiques de chambre traitant de la colère, ou encore tous les concertos mettant en musique la joie et le bonheur.

Autre originalité : la musique au fil de la vie, ou comment redécouvrir les plus belles œuvres au fil des saisons, des occasions (accueil, diplôme, anniversaire, mariage, carême, Noël) ou des émotions (passion, colère, vengeance, amour, nostalgie, mélancolie…). Une idée ingénieuse qui nous prouve que la musique, sût-t-elle restée classique, n’en demeure pas moins proche de notre quotidien et du monde moderne. En revanche, l’éditeur aurait peut-être pu s’abstenir de proposer de « petits pastiches ». Cette rubrique propose ni plus ni moins que de revisiter l’hymne national britannique tel que Liszt, Ravel, Beethoven ou encore Bach l’auraient imaginé à leur époque. Si l’initiative reste intéressante, certains mélomanes y trouveront sans nul doute quelques infractions désobligeantes à la musique de nos maîtres ès gammes…