Un championnat d’Europe des nations en poche, la France profite encore des effets « Coupe du monde ». Si les surprises étaient plutôt bonnes dans un premier temps, tel ce Coupe du monde 98 de très bonne facture, force est de constater que les éditeurs sont tout de même obligés de redoubler d’imagination dans un domaine en pleine saturation. Dans un tel contexte, une question vient à l’esprit : pourquoi ? oui, pourquoi Electronic Arts, éditeur référence en termes de simulations sportives, en rajoute encore une couche ? Une idée de génie ? Un moteur 3D révolutionnaire ? Des graphismes à tomber à la renverse ? Rien de tout ça : juste une étiquette sur la boîte, LNF. La notoriété de l’éditeur doublée de ce sceau suffit-elle à motiver l’achat du jeu ? Pas sûr, car il semblerait qu’au sein de cette fine équipe, tous n’aient pas joué le jeu à fond.

Et pourtant, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes lorsqu’au terme d’une introduction rythmée de scènes vidéo tirées du championnat de D1, une interface claire aux graphismes corrects s’affiche. La navigation est claire et les options traditionnelles sont bien présentes. Pas de prise de tête en perspective. Mais le tour de force n’a pas lieu d’être quand on propose un mode entraînement réduit au strict minimum (penalties et simulations de matchs) faisant passer celui d’International superstars soccer pour du stakhanovisme. Ou encore quand les modes de jeu se résument à un simple choix entre championnat (personnalisé ou non) et match amical. De même, où sont passés les Whouou du Song2 de Blur et autres morceaux entraînants des autres titres EA Sports ? Ces constatations faites, la durée de vie du soft risque de s’en ressentir.
La rencontre entamée, le constat est dur. L’éditeur ne s’est pas risqué à de grosses innovations, et si c’est relativement bien vu pour ce qui est des commandes paddle fidèles à la tradition, la régression en termes de graphismes est conséquente. L’ombre de FIFA 1998 n’est pas loin. Le moteur 3D est quelconque, les personnages sont polygonés (des moignons en guise de mains, sans rire) et aucune finesse ne vient égayer leurs traits. La seule différence entre Nicolas Anelka et Florian Maurice se trouve dans la couleur de leur peau, c’est dire. La pompe ne s’arrête pas là puisqu’on retrouve les mêmes commentaires mielleux que dans la version FIFA 2000. Fort heureusement, les concepteurs du jeu ont pensé à nos oreilles fragiles et ces parasites s’enlèvent en un clic dans les options.

La LNF a, de son côté, pleinement rempli son rôle. Les données à notre disposition vont au-delà des simples statistiques sur les joueurs, puisque l’on se plaît à évoluer au sein du stade de chaque équipe le chaudron marseillais, le fief de Guy Roux, le Parc des Princes, et même le stade Louis Dugauguez de Sedan. De plus, le calendrier de l’année en cours est scrupuleusement respecté tant pour les matchs de championnat que pour ceux de la coupe.

Abstraction faite des défauts relevés, LNF stars 2001 possède malgré tout un certain intérêt quand on s’implique un tant soit peu dans le championnat. En effet, l’originalité du soft est de proposer une uniformité des forces en présence lors du début de saison. L’idée est qu’un quota d’étoiles, unité de valeur, vous est attribué en fin de match en fonction de votre prestation. Libre à vous ensuite de les répartir comme bon vous semble pour faire progresser votre équipe, le championnat devenant de ce fait totalement évolutif. Les transferts reposent sur le même principe, chaque joueur ayant sa valeur marchande exprimée en étoiles. Dommage que l’on pratique l’exception française en ne permettant que les transferts entre clubs de l’Hexagone : seules quelques vedettes étrangères sont sur le marché -par exemple Rivaldo ou Morientes…
LNF stars 2001 se veut national et c’est peut-être pour ça que la réalisation n’a pas été si poussée, l’envergure du jeu ne dépassant pas les limites du pré carré. Et l’on se prend à rêver d’un soft alliant licence et prouesses techniques. L’expérience d’EA aurait dû peser un peu plus dans la balance. Au lieu de ça, les concepteurs ont juste ouvert leurs archives pour nous proposer une vieille version de FIFA. Dommage.