Il fallait bien au moins taper dans l’uchronie pour rendre un tant soit peu original cet Ironstorm, pâle resucée du grand Medal of honnor. Nous voici ici en 1964 et la guerre de 14 n’a jamais pris fin : un dictateur mégalo, sorte de Genghis Khan des temps modernes, s’étant mis dans le crâne de créer un immense empire russo-mongol étendu de l’Atlantique à Vladivostok et de vaincre les troupes occidentales. Ce qui nous donne droit à un étonnant mix de frittages à l’ancienne dans les tranchées et de batailles technos dernier cris (les Occidentaux financent la guerre en introduisant leurs armées en bourses… spéculation à gogo sur la mort des gens donc). Une particularité qui crédibilise tous les écarts anachroniques imaginables, comme les postes TV disséminés sous les tentes, véritable outil de propagande diffusant en boucle les derniers hauts faits de l’armée russe, les expériences scientifique au laser (clin d’oeil à Half life, encore ?), et ces meutes de chiens explosifs lâchés sur le joueur. Bref, on aurait pu se défouler avec ce FPS classique si tous les aspects du jeu étaient autant soignés que la forme.

Hélas, les concepteurs ont incontestablement géré comme des manches la difficulté du jeu et l’intelligence artificielle des adversaires. Ironstorm en pâtit gravement, à tel point que certaines séquences s’avèrent injouables à moins d’avoir recourt aux cheat codes (et encore). Pas rare qu’un sniper vous dégomment à des kilomètres dès lors que vous dévoiler, pour la première fois, quelques millimètres de crâne dans son champs de vision. Dans le même esprit, difficile de résister aux lances-roquettes des gardes lorsqu’ils vous filent le train dans les complexes ennemis (cf. la scène impossible du laser et de la charge nucléaire…). Des aces de la gâchette donc, pourquoi pas… sauf que chez 4x Studio on a omis de régler comme il se doit la précision des tirs du joueur : vous avez beau parfaitement viser l’adversaire, l’effet relève souvent du shoot à la balle à blanc et il vous faudra un paquet de munitions pour arriver à vos fins. Au final, on observe donc un sérieux déséquilibre entre les ennemis, redoutablement précis et vivaces, et le joueur, sérieusement handicapé et trop souvent démunis (par ailleurs, les médikits ne courent pas les tranchées). Quick load à répétition en perspective…

Seuls véritables atouts de ce gâchis vidéoludique : son rendu graphique et son atmosphère, glaciale et tétanisante. Mais pas moyen d’en profiter.