Un wargame antimilitariste, c’est déjà sympathique en soi. En gros, les soldats sont des cochons : on appréciera la finesse de l’allégorie, totalement gratuite, donc franchement réjouissante. Mais Hogs of war (HOW) n’est pas qu’une bonne blague. C’est aussi une bonne surprise qui ne paye pas de mine, mais qui dégage une agréable saveur de reviens-y. Une sorte de Risk à petite échelle au cours duquel vous dirigez un escadron de cochons à la conquête de la Poritanie. Les différentes missions, correspondant aux provinces à envahir, se déroulent au tour par tour durant lequel il faudra déplacer votre chair à boudin dans un environnement 3D et copieusement massacrer ceux du camp adverse. Chaque cochon peut se voir attribuer des rôles différents, de toubib à artilleur, en passant par espion et ingénieur, jusqu’à ce qu’ils obtiennent assez de points de promotion pour devenir des commandos, puis des héros, porcins multi-usages et surpuissants. Il s’agira donc de bien gérer vos pertes puisqu’un cochon haut gradé ayant passé l’arme à gauche sera remplacé par un troufion de base. Ce qui rendra la victoire beaucoup moins évidente. Voilà donc le programme de HOW, un wargame qui ne se prend pas au sérieux et qui ne flatte pas les hormones mâles en mal de boucherie -si ce n’est au sens premier du terme. Les graphismes n’ont rien de transcendant et les missions paraissent de prime abord un peu répétitives, mais au fur et à mesure que la difficulté augmente, le jeu devient de plus en plus addictif. C’est simple, maniable et plutôt marrant. Seule ombre au tableau : les concepteurs du jeu ont cru flairer la bonne affaire en demandant aux auteurs et aux voix des Guignols de l’info de s’occuper des textes et de la post-synchro des personnages. Il faut vraiment être un fan de base pour supporter l’humour ringardissime des Guignols qui se hisse à peine au niveau du comique troupier gentiment raciste à la Lagaf. A grand renfort de phrases du genre « Vous prendre gros sushi dans ta gueule ! », « Daktilak tlès ligolo » ou « Ach ! La Guerre ! Gross névrose ! ». Tout dans la finesse, quoi… Quand on sait que la version anglaise était assurée par Rik Mayall, le comique british-trash de Bottom et de The New Statesman, ça laisse rêveur. D’autant plus agaçant que les « gruik-gruik » des cochons agonisants étaient déjà assez rigolos en soi… Que voulez-vous, on se contente de peu, vive l’humour minimaliste ! Alors, un bref conseil : coupez les voix d’Yves Lecoq et de ses congénères, et allez casser du porc en toute quiétude, en solo ou à plusieurs. C’est tellement plus fun et idéologiquement beaucoup moins malsain que les wargames va-t-en-guerre qui pullulent sur PC…