Une nouvelle fois, les lois de la robotique d’Isaac Asimov ont volé en éclats : les exploits technologiques se sont retournés contre l’humanité, les machines ont instauré leur suprématie après avoir quasiment exterminé la race humaine. Mais dans le chaos métallifère du XXIe siècle, quelques survivants organisent la Résistance. Parmi eux, Gunlok, chef de file de la rébellion un brin téméraire mais convaincant, propose de faire la nique aux robots, tous regroupés au sein d’une entité qu’on nomme Corporation. Chez Rebellion (à qui l’on doit déjà Alien vs predator), on vénère probablement James Cameron. Ici, la référence à Terminator ne vous aura pas échappé.

Pour se faire la main, on ne saurait trop vous conseiller la traditionnelle séance d’entraînement. L’occasion de rapidement découvrir de quoi il en retourne.
Votre équipe peut compter jusqu’à quatre protagonistes (quoiqu’on nous en cache un cinquième, dont l’identité et la spécificité nous seront dévoilées plus loin dans le jeu). Sous ses airs novateurs, Gunlok repose a priori sur le principe antédiluvien du jeu de stratégie à compétences partagées et complémentaires. Elint est le médico-mécano de la bande, celui qui panse les plaies des camarades et déverrouille les champs de protection magnétiques. Frend, c’est la brute, une épaisse carapace métallique efficace lorsqu’elle manipule la grosse artillerie. Hark, l’éclaireur, est rapide comme l’éclair, doté qui plus est d’un système de vision avancé. Reste Gunlok, parfaite synthèse de toutes ces aptitudes, forcément le cerveau de la troupe puisque vous l’incarnez. Dans un décor 3D obscur, un tantinet embrouillé, la Résistance s’attache à remplir une série de missions classiques. En gros, il s’agit de trouver sa voie dans ce dédale post-apocalyptique et de shooter l’ennemi caché ici et là dans le décor. Une chance que le robot moyen soit doté d’une intelligence artificielle satisfaisante sans quoi, soyons clairs, Gunlok serait tombé illico presto dans les oubliettes de l’histoire vidéoludique. Prenez par exemple l’Archore qui non content de profiter d’une armure incroyable sait par ailleurs parfaitement bien s’entourer pour refroidir le joueur entreprenant. Autour de lui, les robots-mines s’amoncellent en masse, jusqu’à vous encercler complètement. Bien entendu, ces bombes métalliques explosent de concert à l’instant précis où vous leur effleurer les boulons.
Pour survivre en ce bas monde, il va vous falloir dénicher un paquet de bastos (Gunlok ne fait pas dans la dentelle question armement) et de modules électroniques en tous genres (système de vision avancé, scanner, bouclier générateur, kit de soins, leurre audio, etc.). Une seule solution : faire les poubelles, car c’est finalement bien de ces amas d’ordures dispersés dans les environs que dépend votre survie. Seulement vu les imprécisions graphiques, difficile de se rendre à certains endroits de la carte sans avoir emprunter au préalable toutes les voies du niveau. Pour peu que les angles caméra utilisés vous permettent d’y avoir accès… Un embrouille récurrente dès lors que les concepteurs offrent la totale maîtrise des angles de vue au joueur. Ca part certes d’un bon sentiment mais c’est le calvaire dans la pratique, le joueur passant bien souvent son temps à essayer de ne pas perdre de vue ses personnages. A cela s’ajoute le fameux zoom-molette, mais était-ce bien nécessaire ?
Intéressante option en revanche que cette « Pause stratégique », idéal pour calmer le jeu : les adversaires restent totalement inactifs jusqu’à ce que vous ayez défini calmement votre stratégie d’attaque, étape par étape.

Commandos, Nox, et -à nos risques et périls- Baldur’s gate, Gunlok est ce jeu bâtard qui emprunte et mixe les spécificités de nombreux genres. Tout le charme du jeu réside dans ce subtil mélange des styles, ce qui fait de lui un soft inclassable et assez excitant au final si l’on persévère. Si l’on persévère…