597 ! Il s’agit tout simplement du nombre de véhicules disponibles dans Gran turismo 2… Mais GT 2 ne se résume pas simplement aux bolides pilotables, loin de là. Si la première version de ce jeu est devenue si mythique, ce n’est pas vraiment un hasard. La deuxième mouture ne fait qu’en rajouter une couche bien appuyée, en pulvérisant au passage tout ce qui a été fait jusqu’ici en matière de réalisme automobile. On pourra lui reprocher son approximation esthétique qui fait ressembler les décors à une macédoine pixellisée, mais une fois les turbos enclenchés l’impression de vitesse est telle que plus rien n’a d’importance, si ce n’est l’odeur âcre et brûlante du bitume. Après tout, on n’en est pas encore au photo-réalisme (on attendra GT2000, sur PS2, pour ça). Le principal étant qu’un jeu de course puisse nous donner les meilleures sensations.

Comme dans le premier du nom, GT 2 offre au joueur une petite bourse pour débuter sa carrière automobile. Avant de rejoindre les pros, il faut passer les permis correspondant aux différents championnats (à moins d’avoir gardé la sauvegarde du premier GT qui, ô miracle, fonctionne avec celui-ci). Six permis, en tout, qui vous feront passer des épreuves (10 pour chacun) de freinage, de vitesse de pointe, de trajectoire, de dérapage, etc. La carotte pour les plus doués (ceux qui décrochent l’or) : des dollars supplémentaires, voire une voiture que vous n’auriez jamais pu vous payer avec la triste aumône de départ. Après avoir remporté vos premiers galons, la route ne vous tend pas encore les bras. Vous devez, au fur et à mesure de vos victoires dans les championnats, vous constituer une clinquante collection de bolides qui rendrait jalouses toutes les plus grosses fortunes mondiales. Des Renault (dont l’Espace F1), des Peugeot, Daihatsu, TommyKaira, Subaru, Honda, Venturi, Austin Mini, Mercedes, Audi, Aston Martin, RUF (préparateur Porsche allemand), Dodge, Shelby, Vector… j’en passe. Vous pouvez même aller chez le concessionnaire pour faire kiter et modifier le matériel (changer de ligne d’échappement, de moteur, de freins, et cela dans les moindres détails techniques). Ou encore laver votre petit bijou, voire lui changer les jantes (BBS, OZ, Speedline) !
Attention, pas de faux espoirs tout de même : les premiers tours de roue commencent souvent avec une simple occase, plutôt une obscure marque du Sud-Est asiatique en vérité. Peu importe, restez humbles. Mieux vaut remporter la coupe des vélomoteurs de Picardie que se ridiculiser en terminant bon dernier de la ligue mondiale. Ici, les championnats ne manquent pas : entre les ligues nationales (Japon, USA, Angleterre, Italie, Grande-Bretagne, Allemagne et France), internationales, mondiale, plus les spéciales (Sunday Cup, challenge des berlines de luxe, des ultra-sportives, des moteurs atmosphériques…), vous ne risquez pas d’en avoir terminé avant l’arrivée du jeu qui détrônera GT 2. Enorme challenge… D’autant plus que pour toutes les courses remportées vous débloquez à chaque fois de nouveaux modes sur le CD simulation mais aussi sur le CD arcade.

En mode deux joueurs, encore plus fourni en montures, les courses prennent encore une tout autre ampleur. Il faut affronter un adversaire à son niveau pour se rendre compte du potentiel immersif du jeu, lorsque ce dernier vous suce les roues à 250 km/heure… Hallucinant ! La sensation de vitesse est incroyablement bien rendue, grâce notamment à l’animation du véhicule (superbement modélisé) qui réagit à toutes les lois de la physique et dont on constate largement les effets vu la configuration des circuits (les 11 présents dans GT plus 14 nouveaux). La voiture se cabre, décolle le nez en côte, se penche légèrement en virage… Remarquable ! Et comment ne pas parler des sons. Ici nul besoin de musique pour servir d’alibi à de pauvres bruitages synthétiques, les concepteurs ont tout fait pour restituer le plus fidèlement possible les plus belles symphonies motorisées, turbo ou pas. Faites silence et prenez le temps d’écouter…

Comme si toutes ces prouesses techniques et ludiques ne suffisaient pas, GT 2 met dorénavant une roue dans le domaine du rallye, chasse gardée des V-rally et autres Colin Mc Rae rally (l’opus 2 sort fin mars). Là aussi, GT 2 remet les compteurs à zéro. En un coup d’essai, les concepteurs réussissent à mettre tout le monde d’accord en adaptant les mêmes recettes que celles mijotées pour les routières. Sauf que les terrains sont gras et que tous les virages se négocient en dérapages (in)contrôlés. Jubilatoire ! Oseriez-vous vous passer de ce GT 2 ?