A priori, l’Égypte mystérieuse, en 2 CD-rom, quelque 30 minutes de vidéos et autant de musique originale, avait de quoi séduire. D’emblée, vous êtes happés par un accueil sonore majestueux, que d’aucuns qualifieraient de « pompier » ; saisis, vous l’êtes aussi, par le prologue ampoulé vantant -au-delà du raisonnable- les mérites du « peuple du Fleuve » du delta du Nil au lac Nasser. Intrigués, vous le devenez en apprenant que vous parviendrez peut-être à déchiffrer les siècles grâce à un dictionnaire des signes et de transcription phonétique. Et pourtant, a posteriori, vous êtes déçus. Oublié le packaging attrayant, dissipée la musique envoûtante, seuls les écrits, simplifiés à l’extrême, parviennent à peine à retenir votre attention. La carte du Nil de la rubrique « Voyage » est pathétique, la frise chronologique reste déprimante de platitude et l’initiation aux hiéroglyphes ne peut que désespérer les disciples virtuels de Champollion. Les mystères de l’Égypte s’évanouissent d’Heliopolis à Louxor, des Hittites aux Étrusques. Lassés d’avoir côtoyé 4 000 ans de culture et si peu d’agrément, vous quittez, écœurés, la vallée des Rois et courez vous réconforter auprès de la saga en cinq volumes de Christian Jacq consacrée à Toutankhamon. Pour oublier définitivement cette escapade égyptienne, vous pouvez toujours vous réfugier au Louvre et connaître enfin une véritable interactivité.