On ne change pas une équipe qui gagne. En l’occurrence, Canal, Cryo et la Réunion des Musées nationaux qui nous avaient déjà gratifié d’un étonnant Versailles, complot à Cour du Roi Soleil fin 96. Vu son succès critique et public (120 000 exemplaires vendus tout de même !), le trio de choc remet le couvert avec Egypte, 1156 avant J-C, l’énigme de la tombe royale.
C’est l’option ludo-culturelle qui est encore une fois retenue, laissant à l’utilisateur/joueur trois possibilités pour parcourir quelques grands monuments et sites de l’Egypte antique : le mode aventure, le mode exploration ou le mode documentaire.
Va pour le jeu. Meryimen, archiviste de son état, est accusé d’avoir commandité le pillage de la tombe de Séthi Ier. Grave, très grave puisqu’il est condamné à mort. Grâce à l’appui du vizir, le scribe Ramosé, fils de l’accusé, obtient un sauf-conduit de la justice pharaonique pour enquêter sur cette mystérieuse affaire pas très catholique. Ramosé, c’est vous, et vous avez seulement trois petits jours pour retrouver les véritables coupables et innocenter le paternel. Juste avant que ne débarque le Pharaon Thébes pour l’ouverture de la fête d’Opet…
Fort logiquement, on retrouve le système de jeu en vigueur dans Versailles, à la différence près qu’ici, les énigmes sont toutes connes, franchement trop prévisibles. Alors bien sûr, fini les satanés blocages entre quatre murs, mais faudrait voir à ne pas trop nous prendre pour des abrutis finis, tout de même…
Reste que le décor et les paysages de synthèse valent le « déplacement », si je puis dire. Six lieux ont été recréés et modélisés à partir de la documentation rassemblée par Marc Etienne, conservateur au département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre : la tombe de Séthi Ier dans la Vallée des Rois, le village de Deir el-Medineh, l’atelier des embaumeurs (lieu clé des rites funéraires), la tombe d’un notable, la maison d’un notable au cœur de Thébes et le cultissime Karnac, avec ses sa grande salle hypostyle aux 134 colonnes ! Merci Cryo…
On se contenterait presque du mode exploration, une option cachée dans Versailles, pour déambuler librement dans ces lieux virtuels et découvrir les personnages, les objets et quelques rituels historiques en 3D. Consultant de temps à autre, au gré de nos pérégrinations, la base documentaire thématique (la terre, le temps, les hommes, les dieux et le Pharaon) illustrée. Et même si l’ambiance sonore plus arabe qu’égyptienne n’est pas fidèle au contexte, difficile de résister à cette envoûtante visite.