Suite des hostilités de la part d’Electronic Arts qui entend bien conserver sa place de leader incontesté dans le domaine de la simulation sportive. Après l’éternelle cuvée de la série des FIFA et des NBA, c’est au tour du ballon ovale de faire son entrée sur la console de Sony. Un pari osé si l’on considère la technicité du sport en question qui exige bien plus de finesse et d’effort qu’un simple shoot en pleine lucarne.

Fort de ses achats à répétition de licence, EA Sports intègre dans son soft les stars officielles de la compétition, donnant l’opportunité au joueur d’incarner les équipes mythiques du XV de France ou encore les All Blacks. Histoire de bien immerger le gamer, les concepteurs ont apporté un soin tout particulier à la qualité graphique du soft, travaillant les joueurs au plus près de leurs modèles en chair et en os. Un travail qui s’accompagne d’une reproduction fidèle des gestes, hymnes et autres gimmicks propres à chaque équipe. Même constat pour les décors environnants avec la transposition numérique des plus grands stades de la planète.

Côté gameplay, les règles ont été en grande partie respectées, offrant un degré de réalisme presque parfait qui ravira aussi bien les aficionados jusqu’au-boutistes que les néophytes curieux. Bref, la diversité des coups est au rendez-vous et c’est avec une certaine frénésie qu’on enchaîne tir à trois points, chandelle, drops, passes ou mêlées. Si au premier abord le débutant ne comprend pas forcément toutes les subtilités du soft et les options adéquates à prendre, une ergonomie intuitive lui facilite un peu la tâche. En solo, ou contre un ami, les joueurs parviennent rapidement à maîtriser les bases du genre, soit le fait d’approcher au plus près la balle dans le camp adverse, quitte à faire sortir toutes les deux minutes le ballon en touche.

Comme d’habitude, l’ambiance sonore relativement sobre dans cet opus est ponctuée de commentaires assénés en fonction de l’action en cours. Bref, EA Sports Rugby avait tout du blockbuster en puissance, qui par sa justesse et son intelligence aurait touché un large public pas forcément fan du ballon ovale. Hélas, la gestion des angles de caméra pose souvent des problèmes de compréhension dans la chronologie des matchs : il n’est pas rare en effet qu’un changement dans la possession du ballon soit illustrée par un retournement acrobatique de la caméra qui risque d’en laisser plus d’un médusé, et surtout d’occasionner de nombreux doutes sur le sens du jeu. Difficile dans ce cas de figure de se repérer sur le terrain : paumé, le joueur perdra un temps précieux, souvent mis à profit par l’adversaire pour vous piquer la balle et aller tranquillement marquer un essai. Un problème d’autant plus gênant que les angles de caméra ont souvent tendance à être trop larges, offrant une définition de jeu et de champ trop peu aboutie pour permettre une réelle précision dans les récupérations de balle. Et si l’on ajoute à ça une intelligence artificielle gonflée à bloc, l’affrontement entre les deux camps risque de se solder par une rencontre un brin trop musclée. Au final, la victoire pour le joueur frise l’exploit.