Alors que les joueurs PCistes en sont à guerroyer sur des softs de stratégie en temps réel aussi évolués que Starcraft, TA : kingdoms ou encore The Age of kings, que des pointures telles que Warcraft 3 pointent le bout du nez, la PlayStation hérite d’une séquelle passée volontairement inaperçue dans le monde feutré des turbines à gaz. Sur PC, Dune 2000 se voulait une suite à la hauteur du jeu annonciateur du genre (Dune 2 de Westwood). Or, au bout du compte, ce n’est qu’une sensation de déjà vu qui s’est emparée des joueurs pleins de nostalgie. Si l’impression n’est pas aussi aiguë du fait de la pauvreté du genre sur consoles, on en vient rapidement à se dire que Westwood n’est pas allé chercher bien loin son inspiration.

Pour peu que vous ayez déjà expérimenté Command and conquer (Alerte rouge), vous ne risquez pas de vous retrouver dans un monde totalement novateur. Tout y est identique, du fonctionnement au mode de représentation avec comme seule caractéristique propre, le monde vertigineux créé par Franck Herbert. Et encore… ce n’est qu’un background lointain servant plus d’atout marketing que de véritable outil scénaristique. Si les scenarii, assez nombreux, reprennent un bon nombre d’éléments technologiques issus du monde de Dune, ils servent surtout à ajouter les uns après les autres de nouvelles options pour grossièrement servir la progressivité du jeu. Rapidement, on en vient à se foutre totalement du devenir des Harkonnens, Atréides et autres Fremens. C’est d’ailleurs un peu le problème du genre : on s’intéresse bien plus à l’enjeu des batailles qu’à celui de la guerre proprement dite.

Les missions solo s’avèrent assez vite répétitives (récolter l’Epice, construire, détruire) et il n’y a que le mode multi-joueurs qui mette un peu d’épices dans la sauce. Là, il faut bien le reconnaître, Westwood a eu la bonne idée de ne pas se lancer dans un malheureux mode splitté. Voir la progression, la stratégie de l’adversaire se dévoiler devant nos yeux n’aurait certes guère aidé les graines de chefs de guerre que nous sommes à user de notre esprit d’initiative… Ceux qui décident de se lancer dans un conflit virtuel inter-humains se voient donc condamnés, tout comme les possesseurs de PC, à dégager le matériel encombrant dans la pièce pour faire de la place (PlayStation et télévision -évitez de brusquer le 16/9…) et jouer en link. Inconvénient moindre quand on sait que, à partir du moment où les deux consoles copulent binairement entre elles, ce sont des heures de batailles qui se préparent. Hélas, on aurait préféré que nos yeux se pochent sur StarcraftDune 2000 est bien trop limité, malgré le nombre d’unités différentes. Qui plus est, « l’intelligence artificielle » se rapproche bien plus de la débilité numérique que d’un semblant de conscience humaine. Bien souvent, les unités auxquelles vous avez aveuglément donné un ordre risquent de vous surprendre quelque peu dès que vous constatez le résultat. Avec un peu de chance, celles-ci ne se seront pas entretuées mais les choses n’auront très certainement que très peu évolué… Comme en plus la réalisation n’est pas des plus fulgurantes (exception faite des cinématiques, impeccables), on peut se demander ce que Dune 2000 a pour lui : peut-être simplement le fait de se battre sur un champ de bataille déserté ! Plus sérieusement, on attend Warcraft 3 sur PlayStation 2…