A chaque sortie de nouvelle machine Nintendo, c’est le « jour des morts-vivants », le retour des vieilles mascottes qui ont vu défiler des générations de gamers, prêtes à subir un énième lifting, histoire de se convaincre qu’elles peuvent toujours paraître jeunes face aux bimbos gros-nichons/gros-flingues new age.

Parmi les habitués -Mario en tête-, le revenant le plus crédible est bien sûr Dracula… Normal, c’est un vampire. Un immortel inlassablement réduit en poussière par des chasseurs adeptes du fouet et ramené à la vie pour jouer les madeleines de Proust sur les nouveaux supports made in Nintendo. Impossible d’envisager la GBA sans un Castlevania, Konami-hit de longue haleine, avec son irrésistible côté old-school qui perdure contre vents et marées high-tech.

Pas d’énorme surprise sur cette version GBA en tout cas. Pas de tour de force technologique, une recette éprouvée, interdiction de dépayser le « vieux » gamer en mal de nostalgie. Castlevania est un bon vieux jeu de plateformes-action, teinté d’une pincée d’énigmes et d’éléments RPG. Possibilité de créer des sorts, level-up de rigueur, on ne criera pas au génie, pourtant il y a quelque chose de rassurant dans ce gameplay d’un autre âge, ces graphismes vieillots et cette difficulté haut placée pour core-gamers hargneux. Sans verser dans le passéisme vieux con, Castlevania vaut bien mieux qu’un Zone of the Enders torché en 3D mais trop vite avalé. La simplicité du concept de CastleVania s’adapte parfaitement au format portable, c’est tout ce qu’on lui demande. C’est plutôt plug’n’play, et s’il n’y avait pas ce challenge parfois harassant au niveau de la difficulté, on pourrait presque parler de jeu « grand public », dans le sens noble du terme.

En revanche, l’emballage est beaucoup moins adapté aux possibilités de la GBA. Soyons clairs : c’est moche, mais ça n’est pas très grave. Malheureusement sur un écran non rétro-éclairé, la petitesse des sprites et l’atmosphère sombre des décors ont du mal à s’imposer. A moins de se contorsionner comme un lombric devant une forte source de lumière, on ne voit pas grand-chose et c’est un peu gênant pour un jeu qui se veut aussi difficile. Le plaisir de la redécouverte aidant, on peut toujours se faire une raison et choisir soigneusement son emplacement. Pas vraiment le propre d’une portable, mais bon. Le jeu en vaut la chandelle, ne serait-ce que parce qu’il s’en dégage un petit côté artisanal en voie de disparition aujourd’hui.