Avez-vous mis fin aux infâmes intentions de Sarevok finalement ? Pas facile, n’est-ce pas ? Si tel est le cas, vous connaissez désormais vos vilaines origines : Sarevok, descendant direct du dieu Baahl, seigneur du meurtre, et responsable de l’assassinat de votre père adoptif Gorion n’était donc rien d’autre que votre frère… Laissons le passé de côté, car ce jeu a de l’avenir. Pour preuve, ce Tales of the Sword Coast (La Légende de l’île perdue en V.F.), premier add-on officiel de cette grande claque ludique de l’année qu’est Baldur’s gate.

Parce qu’il s’agit très justement d’un add-on, il n’est pas nécessaire d’avoir achevé la mission principale du jeu original pour en profiter. Autrement dit, que Sarevok soit encore de ce monde (Les Royaumes oubliés de TSR, toujours) ou pas les nouveautés sont prises en compte. Néanmoins, sachez-le, il faudra tout de même avoir atteint un certain niveau (5 ou 6 pour bien faire) pour espérer survivre dans les 3 missions phares de Tales of the Sword Coast. Alors, quelles sont-elles ces missions ? Un : retrouver la cape du magicien Shandahar dans une île de glace où les lois de la magie sont quelque peu modifiées. Une formalité, 1 heure de jeu tout au plus ! Deux : investir l’impressionnante Tour de Durlagh infestée de monstres et de personnages puissants qui arpentent en pagaille ce gigantesque labyrinthe. Nettement plus long et plus costaud ! Trois, enfin : explorer une île mystérieuse où végète, paraît-il, un certain Baldurien, fondateur de la ville de Baldur’s gate… Première déception : une vingtaine d’heures de jeu -mais ce sera une affaire classée bien plus rapidement par les moins mauvais d’entre vous-, c’est un peu court ! Tous ces nouveaux lieux s’affichent automatiquement sur la carte une fois l’installation de l’add-on effectuée.

Au rang des nouveautés, assez légères finalement, notons la possibilité d’accroître le niveau d’expérience de l’équipe. Limitée à 89 000 xp, la barre passe dorénavant à 161 000. Un minimum, non ? S’agissant des créatures, Bioware nous la fait petit joueur : mis à part cet effrayant Tanar’ri en provenance directe des 666 abysses, on ne trouve que quelques variétés d’espèces déjà connues à se mettre sous l’épée. Pas d’objet -magique ou non- transcendant non plus à dénicher sur les nouvelles terres explorées…
De nouveaux sorts de mage et de prêtre en revanche font leur apparition. Comme la métamorphose ou l’ordre chaotique (de quoi immuniser le personnage visé contre le charme, la suggestion, la domination mentale, le sommeil et la confusion). Dommage cependant que ça n’aille pas plus loin que les niveaux 4 et 5. Ça manque un peu de puissance voyez…
Autre surprise, le voleur, seule classe un tant soit peu revue et corrigée si je ne m’abuse, devra user de l’attaque sournoise -backstab- non plus n’importe comment, mais au dos de l’adversaire. Plus réaliste effectivement. Quoi d’autre ? Les objets magiques non identifiés sont colorés en bleu, la vitesse des projectiles a été doublée et les objets de même catégorie sont automatiquement rangés dans la même case de l’inventaire. Rien à signaler du côté des parties multiplayer.

Enfin, si l’éditeur annonce bien une IA renforcée, avouons qu’il est plutôt difficile de s’en rendre compte dans la pratique. Ne serait-ce qu’au niveau de la gestion des coéquipiers. Ceux-ci ont encore souvent tendance à emprunter des chemins alambiqués pour se rendre d’un point à un autre de l’écran en formation. Pénible parce qu’il faut les attendre pour passer d’une zone à l’autre.
N’empêche, il s’agit bien de prolonger l’aventure et le plaisir de s’immerger dans un jeu toujours aussi incroyablement prenant. Et graphiquement splendide : d’indéniables efforts ont encore été faits à ce propos sur cet add-on. Par conséquent, malgré ses insuffisances et les quelques défauts non-corrigés, Tales of the Sword Coast est immanquable. Ceci dit, qu’Interplay se méfie bien de nous autres joueurs, car dorénavant, on attend bien plus qu’un simple add-on. Peut-être Planetscape torment fera-t-il l’affaire…