Après avoir squatté nos salles obscures avec ses blockbusters, le comédien crypto-libéral Bruce Willis monopolise notre PlayStation préférée qui n’avait pourtant rien demandé à personne. Après l’adaptation de Die Hard et du Cinquième Élément, le voilà qui montre sa vilaine bobine toute rasée dans un pur jeu d’action, Apocalypse. Bruce s’attaque cette fois-ci à un généticien fou qui décide soudainement de se prendre pour Dieu lui-même. Pour soumettre notre belle petite planète, ce produit dérivé du docteur Moreau fabrique quatre bestioles qu’il baptise pompeusement les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse. Par ordre d’apparition à l’écran : Mort, Guerre, Peste et Guillaume Durand (enfin… à peu près). Seul notre héros peut stopper cette OPA destructrice sur la Terre. Pas de chance, déclaré hors-la-loi, il se retrouve dans une prison haute-sécurité, et c’est là que les ennuis commencent…
Il vous incombe donc la lourde tâche de survivre dans un décor « néo-gothique » (paraît-il) et de faire passer de vie à trépas la moindre bestiole qui puisse manifester une quelconque hostilité à votre égard. Les possibilités d’action sont ultra-classiques : courir, sauter, s’agenouiller, lâcher des grenades et tirer. Avec une petite variante pour cette dernière : il faut utiliser les quatre boutons du joypad pour mitrailler dans toutes les directions. C’est un peu déroutant au départ, mais dans le feu de l’action, on finit par s’habituer à utiliser les boutons de tir comme un pad directionnel. Autre atout : on peut tirer profit de l’environnement 3D, le trajet n’étant pas pré-calculé comme sur d’autres plate-formes/action. Le jeu n’en est toutefois pas moins linéaire. Le hic, c’est la confusion qu’entraîne un design trop simpliste : finir en chute libre dans un gouffre sans fond sans qu’on ait pu s’apercevoir qu’il y en avait un, ça agace, forcément. Et dans certaines prises de vue éloignées, on n’est plus très sûr de tirer sur quelque chose lorsque les ennemis sont réduits à la taille d’un pixel.
Mais le plus horripilant réside dans le fait que les concepteurs du jeu aient crû bon de rentabiliser la participation de Bruce Willis en ajoutant ses commentaires pseudo-hilarants à la moindre action effectuée. Enfin, ici, il s’agirait plutôt de sa voix française, mais c’est tout aussi crispant voire pire. Entendre le personnage massacrer « I Feel Good » à chaque fois qu’il récupère sa santé, ça peut se laisser digérer au début, mais au bout d’une heure de jeu, on a juste envie QU’IL SE TAISE !!!
Vous comprendrez aisément qu’on ne s’enthousiasme pas vraiment pour ce genre de shoot’em-up bas du front qui tient plus du nettoyage à sec que de la réfléxion, tout juste bon à remplacer notre dose quotidienne de caféine ou à faire replonger un épileptique. Mais comme dirait sans doute notre ami Bruce après avoir égorgé à mains nues une cinquantaine de terroristes, « je commence à me faire un peu vieux pour ces conneries »…