Appelez-les comme vous voulez, exquises esquisses ou lolitas des 9O’s… Isabelle, Clotilde, Virginie et Marie : c’est leur rentrée.

Aux « César » 96, toutes les quatre étaient nominées dans cette catégorie que même les Américains nous envient : meilleur espoir féminin… C’est la cinquième qui était alors montée sur scène pour remercier et verser sa petite larme -et Dieu sait que c’était mérité, tant la Kiberlain a prouvé depuis qu’elle en avait pour de bon, du talent. Mais on se disait quand même que les quatre pauvres petites n’attendraient pas très longtemps pour prendre leur « revanche » : de fait, nos jeunes premières pourraient très vite se retrouver au coude à coude dans la course à la compression si convoitée de la meilleure actrice…

Peut-être celle dont le visage angélique s’affiche ces jours-ci sur toutes les colonnes Morris de Paris aura-t-elle, le plus tôt, le plus de chance, tant elle porte avec une belle énergie le dernier film de Philippe Harel. Entr’aperçue dès 1988 dans Romuald et Juliette, révélée par Jean-Loup Hubert dans La Reine blanche et, surtout, par le Beau fixe de Christian Vincent, Isabelle Carré explose aujourd’hui dans La femme défendue, qui lui permet surtout de franchir avec succès l’obstacle post-pubère souvent si mal négocié. On l’a vue au théâtre chez des régisseurs prestigieux -Boutté, Vincent, Maréchal ou Lavelli : on lui souhaite une aussi belle brochette de metteurs en scène ciné.

Pour l’heure, sa rivale la plus sérieuse devrait prendre les traits de Clotilde Courau, qui faisait la nique, il y a deux ans, à l’affligeante Elisa/Paradis du fils Becker : le sus-nommé Hubert nous en a fait une héroïne super-romantique dans Marthe ou la promesse du jour (29/10), récit d’une passion (pour l’inattendu fils Depardieu) sur fond de Grande guerre -décidément très en vogue depuis Conan

Quant aux deux brunettes qu’on aime tant, et dont les derniers opus respectifs (Un air si pur et Héroïnes) ne marqueront hélas pas la longue et heureuse filmo qu’on leur souhaite, elles ne vont pas tarder à rebondir. Marie Gillain se verra forcément labelisée, dès le 4 décembre prochain, jeune première du cinéma français, par tous les médias de l’hexagone -la faute à la désormais incontournable méga-prod’ annuelle, ci-nommé Le Bossu (De Broca, Auteuil, Perez, Luchini, Noiret…n’en jetez plus !). Quant à Virginie Ledoyen, elle lorgne plutôt du côté jeune ciné sympa, puisqu’en tournage d’un premier film au cast alléchant : Jeanne et le garçon formidable, une comédie musicale (si, si !) avec Demy, Mathieu, digne fils de son père, et aussi Jacques Bonnaffé et Denis Podalydès. Nous, on en danse d’avance…