Atlanta la moite accueillait fin mai la grand-messe mondiale des jeux vidéo, l’E3, là où ça se passe. Chronic’art a tout vu.

L’E3 (Electronic Entertainement Expo) vient de s’achever dans la belle ville boisée d’Atlanta « Among the trees grows a city », Georgia. Pour ceux qui l’ignorent encore, l’E3 est le plus grand salon professionnel entièrement dédié aux « logiciels interactifs de loisirs », autant dire aux jeux vidéo. Cette grand-messe, précédée d’un black-out de plusieurs semaines de la part de l’ensemble des éditeurs, soucieux de préserver certains effets d’annonce, est attendue par des milliers d’acheteurs internationaux pour évaluer le potentiel des produits fin 1998 et 1999.

L’E3, c’est 35 stades de foot américain réservés aux loisirs numériques, dans une ambiance de Disneyland déjanté. L’E3, c’est 40 000 visiteurs qui se pressent pendant trois jours dans les allées jonchées de Bimbos (Blondes à forte conversation), et d’hurluberlus déguisés en superstars virtuelles. L’E3, c’est enfin la célébration annuelle d’un marché qui cartonne grave, et dont le chiffre d’affaires dépasse aux US, depuis deux ans déjà, celui du cinéma. A l’occasion de ce salon, les hommes à valise (susnommés Editeurs) ont le sourire en lame de rasoir, et les hommes en jeans (susnommés Développeurs) ont des cernes à couper au couteau. Les premiers sont ravis que les seconds aient pu terminer à temps les dernières versions jouables présentées.

Le daim qui a choqué l’Amérique…

Le marché s’accroît parce que le joueur vidéo moyen, celui qui fait le bonheur et le portefeuille des gens de la profession, a cessé d’être l’adolescent post-pubère boutonneux à lunettes. Ce n’est plus seulement le Hard core gamer (joueur acharné) qui achète (lui plutôt il emprunte… grave…). Non, le joueur, depuis ce dernier Noèl, celui que tout le monde rêve de séduire, c’est le… (roulement de tambours) grand public, ou, jusqu’à présent Casual gamer (joueur occasionnel). En décembre aux États-Unis, la meilleure vente de jeux sur PC devant Tomb Raider 2 et Riven était Deer Hunter, une simulation de chasse au daim. En temps réel. Comprenez que si pendant 4 heures il n’y a pas de daim qui passe dans le bois que vous surveillez à la jumelle, pendant 4 heures vous regardez les bois jolis de la forêt sans daim… Deer Hunter est un exemple effrayant : c’est en fait une commande de Wal-Mart, première chaîne de grands magasins aux US. Les marketeurs de la chaîne avaient identifié parmi leurs clients une forte proportion de chasseurs. Ils sont allés voir un éditeur de jeux vidéos (BMG/ Take Two) et ont passé commande. Résultat : plus de 700 000 unités vendues et une suite en préparation.

Guerre des clones…

A l’E3, cette année, les jeux tendaient vers le plus grand dénominateur commun, le souci de plaire au plus grand nombre. Comment ? En reprenant systématiquement les recettes des jeux qui ont marché et en tentant parfois de les améliorer. La tendance était donc au manque cruel d’imagination, et d’innovation. Les jeux présentés sont pour une grande majorité des suites de jeux à succès. Ultima IX, King Quest VIII, Might & Magic VI, Tomb Raider III, Caesar III, Command & Conquer II (ou III ?), Total Annihilation II, Age of Empires II, Rayman II, etc. Les suites se suivent et se ressemblent (au rythme d’un « épisode » par an, il n’y a pas grand place pour l’innovation). Cette sensation de clonage est renforcée d’une part par le fait que les programmeurs se prêtent leurs outils de programmation : Duke Forever, Daikatana, Half-Life, Blood 2 sont bâtis sur le moteur de Quake 2, tandis qu’une deuxième école va s’inspirer de celui d’Unreal. D’autre part, l’invasion des cartes 3D, et la domination de la Voodoo, participent à uniformiser l’apparence des jeux 3D.
Bref, cette année sur PC, tout est plus beau, tout est plus fluide. Mais sur des PII à 400 Mhz avec 2 cartes Voodoo 2, ça peut.

Alors, c’est du côté des consoles que Chronic’art a pris une claque. Certes, les PC ont démontré cette année leurs capacités technologiques, avec un nouveau cap franchi tous les trois mois. Mais les petites consoles à moins de mille francs recèlent des trésors de jouabilité pour l’année 1998-1999. Voici notre palmarès pour cette version 1998 de l’E3 :

Claques du meilleur jeu d’action (ex-æquo)
Perfect Dark (Rare-Nintendo/N64)
Turok 2 (Iguana-Acclaim/N64)
A surveiller sur PC : Half-Life, Prey, Amen, Duke 4 Ever

Claque du meilleur jeu de aventure-rôle-action
Zelda 64 -non, pas la suite de Zelda 63… (Nintendo/N64)
A surveiller sur PC : Baldur’s Gate, Fallout 2

Claque du meilleur jeu d’aventure-simulation
Metal Gear Solid (Konami/Playstation)

Claques du meilleur jeu de sport (ex-æquo)
ISS 98 (Konami/N64)
Tiger Woods Golf (EA Sports/PC)

Claques hardware (ex-æquo)
Volant à retour de force (Sidewinder-Microsoft/PC)
Gameboy Color (Nintendo)

Claque graphique
Silent Hill (Konami/Playstation) pour ses scènes cinématiques
Rayman 2 (Ubi Soft/PC)

Claques poésie
Outcast (Infogrames/PC)

Terminons par deux prix spéciaux :

La grosse claque originalité
Black And White (Lionhead-EA/PC) comme quoi, on peut encore avoir des idées.

La grosse cloque originalité
Tomb Raider III (Core-Eidos/Playstation-PC), comme quoi là, Lara s’épuise.

Enfin, Mme Irma s’engage sur les meilleures ventes de Noël 1998 :
Playstation : Metal Gear Solid
N64 : Zelda 64 : Ocarina of Time
PC : Tomb Raider III

pour Chronic’art


Cette année, l’E3 a été retransmis sur une dizaine de site webs. Cherchez plus d’infos relatives à ces produits !

US :
www.next-generation.com
www.e3.net
www.ogr.com
www.avault.com
www.gamecenter.com

France :
www.jeuxvideo.com
www.overgame.com
www.goajeux.com
Gamelog (bientôt)

Nous n’avons pas eu le temps de tout vous raconter alors si vous souhaitez plus d’infos, un petit mail à … Une chose est certaine, rendez-vous en septembre à Londres pour l’ECTS !