Le festival des « Musiques Métisses » fête sa 23e édition, du 27 mai au 1er juin prochain. Angoulême, devenue un rendez-vous majeur dans le développement et la diffusion des musiques du monde, signe et persiste.


Eclectisme et découverte… Les années passent mais l’esprit du festival reste toujours ouvert sur le monde. Au programme de cette 23e édition : l’Afrique, les Caraïbes, l’Océan Indien, l’Europe, l’Asie et… le Jazz. Du côté de l’Afrique Centrale et de l’Ouest, nous aurons l’occasion de voir du beau monde débarquer. A commencer par le maître-tambour sénégalais Doudou Ndiaye Rose. Il y aura également ses compatriotes, Ismaèl Lo et les frères Guissé. Le Mali sera fortement présent : Rokia Traoré, lauréate des dernières « Découvertes RFI », viendra défendre son premier album, sorti chez label bleue. Moriba Koïta, Mama Sissoko, Habib Dembélé et Fantani Touré seront aussi là. Le congolais Antoine Moundanda et son Likémbé, après avoir manqué quelques dates (annulations de dates pour des raisons de papiers notamment), vont enfin satisfaire leur public dans l’hexagone. Anne-Marie Nzié du Cameroun viendra défendre les couleurs du bikutsi, Téofilo Chantre du Cap-Vert nous ramenera un peu de sodade et le groupe guinéen Djembé Faré nous offrira sa dernière création.

Pour l’Afrique australe, il y aura deux présences sud-africaines d’importance : le père du mbaquanga reggae officiel, Lucky Dube, et le folk-singer Vusi Mahlasela. A ne pas oublier : la présence d’un orchestre de taarab de zanzibar, auteur d’un très bel album sorti dernièrement chez Network. Pour les Caraïbes, l’affiche aligne deux incontournables : les Wailers et l’Afro-Cuban All Stars. Le match Jamaïque/Cuba n’aura pas lieu. Mais les fans se retrouveront probablement avec plaisir chez les uns et les autres. Que voulez-vous ? Les deux groupes sont excellents. Il y aura un autre groupe jamaïquain : les Mystic Revelation of Rastafari. Ainsi que trois autres merveilles cubaines : Aséré, une rencontre de jeunes interprètes de son (prononcez sonne), Candido Fabré, un as de l’impro qui s’inscrit dans la lignée de Benny Moré, et Septeto Habanero, une véritable institution à redécouvrir. Leur dernier album vient de paraître (Orgullo de Los Soneros, BMG/Lusafrica). Et quelques heures avant leur concert le lundi 1er juin, vous pouvez apprécier au même endroit les joueurs de ka du groupe guadeloupéen Akadémiduka.

Pour l’Océan Indien, il y aura les Malgaches. Jaojoby et son rythme salegy (prononcez saleg’), Bemiray et le Hira Gasy (hira gasse, théâtre musical), ainsi que le bluesman Tao Ravao. De la Réunion, il aura le maloya de Firmin Viry, l’accordéon de René Lacaille et les Tambours Sacrés Malbars. Maurice aussi sera présente avec la chanteuse Meera Mohun et le ségatier Menwar. Côté Maghreb, Faudel et Gnawa Diffusion seront là pour représenter l’Algérie… Quant à Nass El Ghiwane, B’net Houariat et Sawt El Atlas, ils passeront la réplique aux autres cousins au nom du Maroc. L’Asie est un peu sous-représentée avec un seul groupe : les mélangeurs de l’Asian Underground Collective (Musiques traditionnelles/drum’n’bass et trip hop). Ils sont Indo-pakistanais pour la plupart et viennent de la « club culture » londonienne. Enfin… pour le jazz, signalons -dans le désordre- Nguyên Lê et ses amis, l’ONJ et Didier Levallet, Joe Zawinul Syndicate, Jean-Marc Padovani, Christophe Marguet Trio et Pierre Aubert. Un programme éclectique pour faire le pont avec l’été… Un programme qui est surtout à ne pas rater cette année. Du 27 au 1er juin.