Amateurs de blagues potaches et d’humour franchement limite façon Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, ce film est pour vous ! Pour les autres, Zoolander n’est qu’une suite de gags faciles et pas drôles, plus ou moins bien enchaînés. Alors, le troisième degré peut-il tout excuser ? Assurément, non.

Derek Zoolander, mannequin et star de la mode, est victime d’un complot fomenté par Mugatu, styliste sans foi ni loi. Victime involontaire (et surtout trop bête pour s’en rendre compte), il subit un lavage de cerveau dans le but d’assassiner le Premier ministre de la Malaisie au cours d’un défilé. Y parviendra-t-il ? Evidemment, le scénario n’est qu’un prétexte. On se fout pas mal de cette histoire aussi crédible que Ben Stiller en top-model super star. L’intérêt, si intérêt il y a, réside dans cette forme d’humour, entre parodies et sketchs débiles, un peu trash, un peu lourd mais qui a le mérite de trouver ses fans, inconditionnels du « c’est drôle tellement c’est nul » (les succès de Dumb and dumber et autres La Cité de la peur confirment qu’il y a un vrai public pour ce genre). Soit.

Alors forcément, on n’évite aucun cliché (la mode est vraiment un univers superficiel, les mannequins sont lobotomisés, le fric est tout-puissant, il n’y a aucune morale…), mais qu’importe puisque le propos est de faire rire à tout prix. Et ça marche ! Les moues incessantes du faux beau Ben Stiller qui prend la pose même (et surtout) lorsqu’il n’est pas devant l’objectif d’un appareil photo, son rival blond platine interprété par Owen Wilson et quelques répliques et bons mots arrivent à dérider les plus réticents. C’est le genre de film où l’on s’amuse à répéter les répliques qui, immanquablement, deviendront « cultes » et qui donnent lieu à quelques scènes anthologiques. Mais est-ce suffisant et surtout, cela en fait-il pour autant un bon film ? Ben non. La caricature et la facilité du propos, poussées à leur paroxysme, finissent par provoquer l’agacement. Surtout, le manque de rythme (cruel pour une comédie) ne pardonne pas tout. Troisième film (après Génération 90 en 1994 et Disjoncté un an plus tard) réalisé par le show-man Ben Stiller, par ailleurs excellent comédien, Zoolander peut facilement s’oublier à moins que l’on considère Steve Martin comme un maître absolu en matière de comique.