Moins d’un an après Fast and furious, spectaculaire rallye déjà boosté par la présence très physique de Vin Diesel, Rob Cohen passe à la vitesse supérieure avec ce XXX aux cascades ahurissantes qui marque probablement un tournant dans la lignée des films d’action. Reprenant le canevas classique de la série des James Bond -un agent secret est chargé de contrecarrer les plans d’individus démoniaques qui veulent faire sauter la planète-, XXX leur fait pourtant prendre un sacré coup de jeune, histoire de rameuter le public MTV, peut-être plus sensible aux piercings et tatouages d’un Vin Diesel qu’au charme so british de Pierce Brosman. Exit donc les smoking noeud pap’ et le pistolet de poche, place aux débardeurs moule biscotos et aux bazookas. Si l’on n’y gagne pas en finesse, il se pourrait que la méthode Cohen -toujours plus d’adrénaline- relègue bel et bien les culbutes de l’agent 007 aux oubliettes du genre.

Mené tambour battant, XXX ne réserve ainsi aucun temps mort à ses spectateurs, porté par un Vin Diesel tellement bodybuildé qu’il en devient logiquement inépuisable. Amateur de sports extrêmes, domaine dans lesquels il est devenu une star, accros aux drogues, aux raves et aux jeux vidéo, son personnage, l’agent Xander Cage, surnommé pour faire plus court X, est donc une nouvelle sorte de héros. Réunissant tous les archétypes de la rébellion adolescente, il ne manquera pourtant pas de rentrer dans le rang (voir le final, au cours duquel X se révèle un fervent patriote). Il n’empêche que l’attitude indocile de X, ses manteaux très blackxplotation et son goût pour les minettes gothiques (Asia Argento parfaitement à l’aise dans son rôle de James Bond’s girl version corbeau sexy) offre une réjouissante alternative à l’univers très Burberry des agents secrets. Les cascades imaginées par Rob Cohen sont à la mesure de son héros survitaminé et surfent elles aussi sur la vogue des sports élus par des ados en manque de sensations fortes : moto cross, surf des neige, course poursuite en bagnole tunée, tout y passe… Rob Cohen pousse jusqu’à son comble le concept à la base même du film d’action : faire passer au dernier plan la notion de plausibilité… En gros, plus les cascades sont énormes -genre déclencher une avalanche pour contrer ses ennemis et aller plus vite qu’elle-, plus ça marche. Autrement dit, Rob Cohen a compris qu’il ne s’agissait là que de cinéma, donc de vitesse et de mouvement, et compose au final un objet 100% fun.