Réalisé par un superviseur d’effets spéciaux (Abyss, T2 et Titanic pour ne citer qu’eux), Virus est un premier film, en l’occurrence fantastique, de John Bruno. C’est certes un sous-produit du genre imprégné d’Alien et de Terminator, mais il n’en demeure pas moins réussi comme le fut modérément Leviathan de George Pan Cosmatos en 1989.
Le navire Sea Star, surpris par un typhon au milieu de l’océan Pacifique, est en péril jusqu’à ce que les passagers aperçoivent l’épave d’un navire de recherches scientifiques russes. A son bord, le capitaine Everton (Donald Sutherland), Kelly « Kit » Foster (Jamie Lee Curtis), et le reste de l’équipage dont le téméraire Steve Baker (William Baldwin) ne tarderont pas à découvrir que quelque chose les espionne et menace leurs vies.

Aidé par des experts en effets spéciaux comme Gene Warren (T2) et Phil Tippett (Starship Troopers), John Bruno a recréé une atmosphère angoissante, proche des films de SF des années 80 (Alien, The Thing, Terminator, Predator, Body Snatchers), qui risque de plaire aux nostalgiques du genre. Virus n’est donc pas très original, mais il bénéficie d’un savoir-faire technique incontestable et de quelques valeurs sûres parmi ses acteurs. On peut facilement se laisser porter dans cette aventure plus divertissante et intelligente qu’ambitieuse car le film suit une progression horrifique très bien maintenue dans une première partie jouant avec le thème du vaisseau fantôme, autrement dit de la maison hantée. Puis l’atmosphère explose créant une inextinguible angoisse chez le spectateur causée d’une part, par la panique de l’équipage qui regorge soit d’anti-héros, soit de caricatures évidentes des acteurs sur leurs personnages, et d’autre part, des extraterrestres hostiles, s’exprimant avec l’aide des machines électriques. Ainsi, les effets spéciaux abondent (retour en force de la robotique) et livrent un véritable combat à nos pauvres acteurs devenus les souffre-douleur de ces derniers. D’ailleurs, ce ne sont plus les acteurs qui sont maquillés pour l’occasion (sauf pour les multiples blessures qu’ils reçoivent) mais la robotique possédée par des extraterrestres et qui, par occasion, décide de se « maquiller » de chair pour se faire une beauté un peu plus « fatale ».
Virus a été réalisé par un vétéran du genre qui se défoule dans sa première réalisation pour notre plaisir et qui a su gérer son entreprise, parfois avec humour, sans innover mais sans faire de faux pas non plus. Il en résulte un divertissement certain guidé par Jamie Lee Curtis plus physique que jamais.