Ah, ses cheveux peroxydés dans Subway, ses jupettes (version peau de bête dans Greystoke et tartan écossais dans Highlander)… Il n’y a pas à dire, Christophe Lambert a marqué le cinéma du milieu des années 80. Et depuis ? Plus rien. Quelques films ont suffi pour que l’idole des midinettes, cette icône soi-disant sexy, devienne une espèce de roi Midas du nanar qui a le pouvoir de transformer tout ce qu’il touche en vaste connerie. C’est assez drôle d’ailleurs de voir comment la fiche biographique de l’acteur dans le dossier de presse tente de faire l’impasse sur cette filmographie foireuse. Quinze années de séries B et Z sont évoquées, de la manière la plus neutre possible, en une seule phrase : « Christophe Lambert s’attache à diversifier sa carrière, passant des films d’action à la comédie, de la science-fiction aux thrillers. » En d’autres termes, mieux vaut un black-out diplomatique qu’une analyse détaillée de ces années passées dans le tréfonds de la médiocrité. Autant s’intéresser à autre chose, et l’auteur de ce fameux dossier de presse saute quelques lignes pour commencer un nouveau paragraphe et donc peut-être une nouvelle vie : « Avec Vercingétorix, Christophe Lambert aborde un nouveau tournant dans sa carrière, en apportant sa contribution à une fresque épique française. »

On aimerait croire en cette reconversion salvatrice. Penser naïvement qu’enfin Christophe Lambert, en abordant un nouveau genre, le film historique, va s’arracher du gouffre de navets dans lequel il se complaît depuis des années. Mais une fois de plus c’est raté, car il n’y a pas un photogramme du film qui puisse être sauvé. Vercingétorix, c’est tout simplement la nullité 24 images par seconde : un Christophe Lambert au regard plus inexpressif que jamais, des scènes de bataille « épiques » qui donnent l’impression d’avoir été tournées dans un potager, une potiche de service, Ines Sastre, qui ferait passer Laetitia Casta pour la reine de l’Actor’s Studio, des nappes de synthétiseur que refuserait de diffuser tout ascenseur digne de ce nom, etc. La liste est longue mais en aucun cas exhaustive. Finalement, le seul piège dans lequel le film n’est pas tombé -il est de taille- est d’avoir su éviter que cette figure historique et fédératrice ne devienne le réceptacle d’une idéologie extrémiste et douteuse. Que dire de plus ? A part qu’on a bien rigolé, à tel point qu’à un moment on s’est même demandé si on ne s’était pas trompé de salle, et qu’au lieu de la grande fresque historique annoncée on assistait à la projection de la comédie de l’année.

Allez, courage et patience Christophe, on a bien réhabilité Max Pecas. Avec un peu de chance, en 2020, tu feras la couverture d’un magazine branché.