Dans ses Carnets en Marge, Roland Dubillard écrit : « Bien des livres qui ne valent pas la peine qu’on les lise ont valu du moins la peine de les écrire ». On pourrait en dire autant de bien des films. De bien des films peut-être, mais pas de cette Journée qu’il aurait mieux valu, pour tout le monde, passer sous la couette, oublier, ne pas écrire, ne pas réaliser, ne pas produire. Et pourtant, on (qui, vraiment qui ?) a cru bon de la raconter (à qui, non mais à qui ?). Cette Journée, c’est celle de Marc, un agent d’assurance qui offre à Sabine, sa petite amie, comme cadeau d’anniversaire, sa demande en mariage. Mais il n’avait pas prévu… l’arrivée des parents de la jeune femme, la bêtise de sa secrétaire, l’échec d’un important contrat, le retour inopiné d’une ex, les combines d’un confrère, la paresse de son concierge, l’enterrement d’un voisin, la jalousie de l’amant de la voisine du dessus… Bref… Les événements sans queue ni tête s’enchaînent péniblement, et la chose tourne gravement à vide. Pas question de rire ou d’esquisser l’ombre d’un sourire. Ici, tout est triste : les dialogues (ça parle pour ne rien dire), les personnages (rébarbatifs), les plans (poussifs), les décors (le bureau d’un assureur), la nudité des femmes (très maigre consolation pour les spectateurs, il n’y a guère à voir), la nudité de Richard Berry (extra-maigre consolation pour les spectatrices, il n’y a rien à voir).
Question : les personnes qui ont mis en chantier un tel film (producteur et réalisateur) et celles qui y ont participé (comédiens) savent-elles lire un scénario ? Réponse : non.