Premier film de J.Todd Anderson co-écrit avec l’un des célèbres frères Coen, Ethan (à ne pas confondre avec Joel, celui qui réalise), The Naked man est une surprise assez réjouissante dans le paysage désertique des sorties du mois d’août. Eddie Bliss (Michael Rapaport) est un grand dadais naïf dont la seule ambition est de s’installer avec sa femme enceinte dans la petite ville où vivent ses parents afin d’exercer un métier dans lequel il excelle, celui de chiropracteur. Mais c’est sans compter avec l’arrivée de deux truands qui veulent faire main basse sur les drugstores de la région afin qu’ils servent de façades à leur trafic de drogue florissant. La famille d’Eddie s’y oppose et sera massacrée. Il n’aura alors qu’une idée en tête, se venger et combattre le mal par tous les moyens.

The Naked man est une sorte de Docteur Jekyll et Mister Hyde version catch. Non content de soigner ses patients, Eddie prend son métier au pied de la lettre ; lorsqu’il se transforme en justicier, il brise la colonne vertébrale de ses adversaires. Une sorte de parallèle assez hilarant s’établissant entre le fait de combattre le mal et celui de redresser les colonnes vertébrales. Pour ce faire, Eddie revêt son costume de catcheur, art qu’il pratique à ses heures perdues ; un habit d’écorché.

Le justicier-chiropracteur erre alors dans un univers assez surréaliste, tout à fait digne des frères Coen. L’attention particulière aux détails (voir par exemple les mots Love et Hate tatoués sur chaque sein d’une admiratrice d’Eddie), ainsi que les personnages décalés, en particulier le détective cracra qui au lieu d’attendre que l’eau soit chaude préfère se confectionner une tartine de café instantané avec un bout de tarte rancie, font de The Naked man une petite réussite en son genre. Dommage que quelques coquetteries de mise en scène, gros plans un peu trop insistants, flash-backs un peu trop signifiants sur l’enfance du héros, alourdissent le propos du réalisateur. Dans cette morne plaine du mois d’août, The Naked man, malgré ses quelques défauts, demeure une bonne série B à découvrir.