Dire que l’on attendait David Fincher au tournant est un doux euphémisme. Après le triomphe de Seven il y a deux ans, la question était de savoir comment le brillant et jeune réalisateur (il a débuté en signant le troisième opus d’Alien) allait pouvoir nous surprendre. La réponse tient en deux mots : parano et manipulation. C’est évident, The Game va diviser, ne serait-ce que parce qu’il nous offre un plaisir immédiat. C’est un film malin, trop diront certains. Mais que l’on ne vienne pas nous gâcher ce plaisir de cinoche et que ce soit clair dès le départ, David Fincher n’a pas réalisé un Seven bis. Et pourtant, il aurait pu, en toute légitimité, en dupliquer l’esthétique, devenue depuis sa sortie, quasiment un genre en soi.

Si The Game est brillamment mis en scène, le réalisateur s’est d’abord mis au service d’un scénario diabolique dans l’esprit d’Usual suspects ou celui de Un Cadavre au dessert. L’histoire ? C’est celle d’un homme d’affaire (Michael Douglas, convaincant) froid, calculateur, cynique et j’en passe. Bref, il n’a pas que des amis… Tout bascule le jour ou son frère (Sean Penn, plus sobre qu’à l’accoutumée) lui fait un étrange cadeau d’anniversaire : The Game.En acceptant ce cadeau empoisonné, il met le doigt dans un engrenage terrible. Manipulé dans sa vie de tous les instants, il prend conscience que ce jeu semble ne pas avoir de limite, excepté la mort.

Ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus, sachez simplement que le film multiplie les chausses trappes et les fausses pistes. Si Michael Douglas subit une manipulation sans faille, il n’est pas le seul. The Game est un jeu jubilatoire et éprouvant pour le spectateur, amateur de sensations fortes. La partie va commencer. À vous de jouer…