Psychanalyse en cinémascope, ou comment le fils tue le père en massacrant un de ses scénarios de fond de tiroir. Deux paumés s’aiment d’amour tendre, si tendre que lorsque Eddie-au-sang-chaud apprend que le voisin de palier a violenté sa Maureen chérie, perte de self-control… Eddie en prend pour 10 ans d’asile, tandis que sa Juliette se refait une vie pépère auprès d’un mari aimant. Sorti de chez les dingues, Eddie en pince toujours pour elle…

Tel père, tel fils… hélas non. Douloureuse, en effet, la première heure de l’opus 2 de Nick Cassavetes. Où l’exaspérante ex-star de Santa Barbara singe en vain l’admirable Gena Rowlands, dont elle ne possède pas une once de charisme et de talent ; où Sean Penn en fait des tonnes dans le registre nerfs-à-vif, et où le fiston gâche un certain sens de l’ambiance par des ralentis du plus mauvais goût. Plus sobre, la deuxième partie sauve le film du naufrage, en grande partie grâce à Travolta, au poil dans le rôle de l’époux sacrifié. (Re)voir, donc, Une femme sous influence, ou la rétro Cassavetes (John), dès le 10 septembre…