Cinq mercenaires engagés par une belle Irlandaise (Natasha McElhone) sont chargés de voler une mallette à un groupe puissamment armé. Ils ne connaissent ni le contenu de la mallette, ni leur employeur, et encore moins leurs adversaires.
Pourtant, en tant qu’ex-soldats surentraînés, la mission ne devrait pas poser de problèmes à nos héros. Malheureusement pour eux, l’équipe qu’ils constituent est vérolée par la présence d’un ignoble traître dans leur rang. A partir de ce maigre postulat John Frankenheimer (French Connection 2 ) va tenter de nous tenir en haleine avec ses quatre (souvenez vous, le traître) héros falots. Peine perdue, car la présence de Robert De Niro et d’une pléiade d’acteurs reconnus n’arrive pas à faire décoller le film, désespérément rivé au sol par ces mêmes acteurs beaucoup trop lourds à porter pour une simple action touristique. Car le film a été entièrement tourné dans notre beau pays. Et, si ce détail est susceptible de satisfaire l’américain moyen en mal d’exotisme, on peut difficilement y trouver un intérêt en tant que spectateur français (à part celui, très limité, de reconnaître des endroits connus : Montmartre, le Zénith). Ainsi, Ronin dévoile bien vite ses défauts, dont le manque d’originalité n’est pas le moins important. John Frankenheimer nous inflige deux heures soporifiques entre Paris et Nice. Des cadres vulgaires (flingues énormes) aux incessantes poursuites de voitures qui ont fait les beaux jours du cinéma policier des années 70, il ne nous épargne rien. La révélation finale passe ainsi complètement inaperçue et seule la flagrante analogie entre le dernier plan et celui de Godzilla nous fait esquisser un sourire condescendant.