Pic Pic le cochon et André le cheval ne sortent pas de l’usine Walt Disney : dessinés en trois coups de crayon, les créatures imaginées par les jeunes Stéphane Aubier et Vincent Patar sont pourtant infiniment plus drôles que leurs aînés hollywoodiens. Une question toutefois : les enfants sont-ils en mesure d’apprécier les péripéties de ces lascars belges, leur amour de la bière et leurs attitudes un brin surréalistes ? Car les sept courts métrages réunis au sein de ce programme se définissent en premier lieu par un humour absurde auxquels seuls les adultes à la sensibilité quelque peu régressive risquent de répondre. Exemple : André qui n’en finit pas de ressusciter ou Pic Pic inventant les stratagèmes les plus extravagants pour aider un oiseau à remonter dans son nid. Sans parler des Baltus, famille dégénérée faite de papiers découpés et dont les aventures constituent le meilleur de cette trop courte séance.

Dans Les Baltus au cirque, nos héros se retrouvent prisonniers d’une bande de clowns. Ainsi, pendant vingt-six ans, les parents et leurs deux enfants se voient contraints d’assister aux numéros débiles et ultra-répétitifs de ces malfaisants amuseurs publics. Plus efficace encore, St Nicolas chez les Baltus confronte la petite famille à un saint Nicolas (équivalent belge de notre Père Noël) bionique qui finit par s’en prendre à ses possesseurs. Le rire naît ici autant des situations que de l’impassibilité des personnages dont le masque immuable contraste avec la fantaisie des actions vécues. La bande-son (enrichie par la voix complice du trublion Benoît Poelvoorde) n’est d’ailleurs pas pour rien dans cette réussite. Ponctuée de grognements et de mots à peine articulés (sans parler d’un accent amplifié pour la circonstance), elle suffit largement à notre bonheur de spectateur. En attendant avec impatience les prolongements de cet univers abracadabrant…