Comme son compatriote Tony Soprano, le héros de Panic est un faux dur qui a besoin d’un psychanalyste pour assumer sa double vie. Bon père de famille, soi-disant à la tête d’une société de ventes par correspondance, Alex (W.H.Macy) est en fait un tueur à gages. A l’insu de son épouse, il assassine des gens pour le compte de son paternel (D.Sutherland) qui a su transformer cette activité en véritable business familial. Le seuil de la quarantaine franchi, Alex réalise que son vrai métier lui a toujours fait horreur. Avec Panic, Henry Bromell reprend la trame qui a fait le succès de la série Les Sopranos et nous dresse le portrait d’un homme emprisonné dans un système dont il ne peut s’émanciper sous peine de détruire le fragile équilibre de sa vie. Soumis à un père autoritaire qu’il ne veut surtout pas décevoir et qui le menace de tout révéler à sa femme, Alex n’a pas d’autre choix que de continuer à exécuter les commandes.

Conçu comme une tragédie dont le dénouement malheureux est inéluctable, Panic aurait pu se concentrer sur cette sombre histoire de transmission filiale, véritable malédiction qui frappe les hommes de la famille. Au lieu de cela, le réalisateur préfère la voie de la psychologie de comptoir et étoffe son récit d’une pathétique variante du démon de midi. Alors qu’il patiente dans la salle d’attente de son psy, Alex fait la connaissance de la jeune et jolie Sarah (N.Campbell) qui ne reste pas insensible à son charme très longtemps. S’en suit les laborieux classiques de l’adultère dans lesquels sont mis en scène les doutes des tourtereaux, les mensonges du mari infidèle et la souffrance de la femme bafouée. Panic procure la désagréable impression de contenir deux films en un sans qu’aucun de ceux-ci ne soit vraiment convaincant. La terne mise en scène de Bromell et les nombreuses baisses de régime d’un long métrage qui s’étire péniblement en longueur achèvent de plonger le spectateur dans l’ennui. Ne reste que la prestation comme toujours impeccable de William H. Macy que l’on retrouve dans un rôle similaire à celui qu’il tenait pour les frères Coen dans Fargo.