Monsieur Naphtali, intégralement dédié (in extremis) au personnage d’Elie Kakou, tourne inévitablement du coup à « l’hommage posthume » bien anticipé. Mais de son icône en chair et en os, ce Monsieur Naphtali se contentera pourtant de retenir les seuls tics et nervures les plus superficiels. Visiblement destiné à une ambitieuse (simple supposition car les indices sont minces) auto-mise-en-abyme de la personnalité du comique, le film nous offre finalement d’Elie qu’un banal Kakou show. Certes, on ne peut reconnaître à ce dernier des métastases aussi malignes et nécessaires que celles du brillantissime auteur de la célèbre maxime : « Noël au scanner, Pâques au cimetière ». Pour autant, la camisole de l’ahuri extra lucide semble quelque peu restrictive.

Arraché à une maison de repos où il coulait des jours insouciants, puis plongé au cœur d’une famille bourgeoise à la façade trop artificiellement lisse, l’acteur-personnage Elie Kakou aura vite fait de craqueler ce vernis, afin de rendre aux protagonistes la liberté d’une personnalité (même marginale ou timorée) assumée. Dans cet univers à une seule dimension (c’est si simple la vie), les naïfs en sont forcément les rois. Monsieur Naphtali, le bon sens près de chez vous, vous remettra en deux coups de cuillère à pot sur la bonne route.

Sorte de révélateur inconscient, Monsieur Naphtali vous entraînera dans une folle sarabande, une comédie drôle et irrésistible, avec de l’amour du cœur, de l’amitié entre les hommes et les femmes, de la psychologie mentale, du sexe physique, de la bagarre pour de vrai avec les poings, des bons mots bien parlés, des véritables quiproquos qu’on comprend pas, de la folie folle, des mensonges cachés, et des vrais sentiments. Un film pour toute la famille, qui vous secouera de rire, avant de vous faire pleurer d’émotion. Et en plus tout est bien qui finit bien. A voir cet été sur les écrans, en avant-première de futures séances de cinéma bis.