Jusqu’à présent, l’intégralité des films avec Jean-Claude Van Damme n’était qu’une série de produits à histoires quasiment identiques, aux personnages ne variant jamais et aux décors interchangeables (afin de donner à chaque fois une impression de différence avec la production précédente). Depuis plus d’une dizaine d’années, le Belge aux gros mollets n’a cessé d’incarner les mêmes stéréotypes minables en exploitant au maximum le filon du gros navet de combat -allant même jusqu’à réaliser en 1995 un plagiat de Bloodsport, le film qui l’a fait connaître au grand public en 1988… Par leurs thèmes et leur construction inlassablement récurrents, ses films ont toujours étés comparables à des pornos -le spectateur se contrefout de l’histoire et désire uniquement se rassasier avec une bonne dose de scènes de combat (ou de fesses donc).

Mais, apparemment, les dernières daubes dans lesquelles l’acteur s’est produit n’ont pas rapporté assez d’argent puisque tous ces bons vieux schémas ont été mis à la poubelle. Effectivement, nous avons droit avec Légionnaire à un nouveau type de film, et surtout, à un nouveau type de Van Damme. Ainsi, ce long métrage va probablement décevoir certains habitués, car nous ne pouvons y voir que deux ou trois brefs combats, sans même un seul grand écart. Filmés en plans serrés insistants, -notez qu’on renforce ici l’homosexualité latente chez tous ces mâles enfermés ensemble-, les habituels gros muscles recouverts d’huile sont bien sûr toujours présents. Mais ils font cette fois-ci partie du décor, s’effaçant derrière de longues conversations d’amitié virile…

C’est en fait au bout d’une longue carrière de 22 rôles que Jean-Claude Van Damme se décide enfin à essayer de jouer un « vrai » personnage. En incarnant un légionnaire, il tente ici de tenir un rôle « psychologique » plus ou moins vraisemblable… Le résultat est tout d’abord assez comique puis, au bout d’une quinzaine de minutes, terriblement soporifique (voire déprimant, selon la sensibilité de chacun face à un tel monument de ridicule). Apparemment, toute l’énergie et la force que l’acteur utilise habituellement pour latter ses adversaires ne lui suffit pas pour aligner correctement trois mots à la suite. A vrai dire, il serait peut-être mieux pour lui de retourner à ses bons vieux coups de savate, histoire de paraître plus crédible, mais surtout, de ne pas faire fuir le petit public qui lui est encore fidèle.