Cela fait longtemps que Jim Abrahams traîne ses guêtres dans la comédie. Son talent, certain au départ (Hamburger film sandwich, Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?) s’est rapidement amaigri (Hot Shots, Hot Shots 2), pour définitivement disparaître (Le Prince de Sicile). Mais Jim Abrahams n’a jamais été qualifié d’auteur, cette notion a toujours pris soin de l’éviter avec dédain. C’est pour cette raison que l’on a toujours su à qui l’on avait à faire. C’est de la grosse comédie conne, il n’y a rien à ajouter. La franchise d’Abrahams après toutes ces années (il a commencé en 1977) lui a fait gagner un nombre incalculable de fans à travers le monde et bien sûr a fait école (la compagnie National Lampoon’s responsable d’Alarme fatale). Aujourd’hui, le messie de la stupidité cinématographique nous revient et il est fatigué. Le cœur n’y est plus et même s’il conserve cette indélébile trace de connerie qui a fait sa marque, Abrahams ne peux plus lutter. Ainsi Le Prince de Sicile n’est qu’une suite de références plus ou moins drôles à propos des films de mafieux, du Parrain à Casino, tout y passe. Mais il n’y a plus aucun fil conducteur entre deux gags et l’exercice laborieux (pour le spectateur) auquel il se livre, touche rarement au but. De plus cette interminable suite de sketches reprend en grande partie des formules usées qui faisaient office d’originalité dans les précédents films. Même la scatologie autrefois drolatique n’atteint plus son but.
Reste l’impayable Lloyd Bridges qui, égal à lui même, assure tous les rires de la salle : le voir une tranche de pastèques en travers de la bouche est tout ce qu’il y a de plus réjouissant et je ne dis pas cela en guise d’hommage nécrologique (Lloyd Bridges s’est éteint le 10 mars dernier).