Un homme (François Cluzet) malmené par la vie et depuis de nombreux mois au chômage, pète littéralement les plombs. Pour se faire entendre, il prend les passagers d’un train de banlieue en otage. Tout ce petit monde échoue sur une voie de garage. La nuit qui les attend réserve quelques surprises. La Voie est libre.

Le personnage composé par François Cluzet est celui d’un adulte mal à l’aise dans ses baskets avec des difficultés à assumer les réalités de la vie. C’est lui qui est le détonateur du mal-être où en tous cas des problèmes que révèlent tour à tour ses compagnons d’infortune. A l’arrivée, tous prennent conscience que chacun dans la vie rencontre des difficultés (souvent les mêmes !). La seule différence, mais elle est majeure, réside dans la manière de les affronter. La conclusion du film, à ce titre, se révèle peu morale mais plutôt réconfortante.

Curieuse sensation que celle éprouvée à la sortie de La Voie est libre. Comédie en huit clos, le film nous fait passer un agréable moment mais laisse planer un curieux sentiment de déjà vu. Après Une Femme sous influence, voici le cinéaste sous influence. En fouillant dans nos souvenirs, ce premier film de Stéphane Clavier (oui c’est le frère de…) évoque à la fois Caro/Jeunet (certains cadrages façon Délicatessen), Jacques Audiard pour le duo François Cluzet-Eric Caravaca (au demeurant parfait) qui rappelle très fortement celui formé par Mathieu Kassovitz et Jean-Louis Trintignant dans l’excellent Regarde les hommes tomber. Mais aussi Pedro Almodovar (une B.O.F très latine étonnante dans ce contexte) quand, lors de la scène finale, elle rappelle curieusement Pour 100 briques t’as plus rien maintenant (ça c’est de la référence…).

Alors évidemment si on joue à ce petit jeu des comparaisons, on ne peut qu’être troublé, voire déçu, par ce premier film au montage un peu confus et au manque de rythme évident. La Voie est libre reste malgré tout à voir pour au moins deux raisons. Son scénario qui rappelle par moment l’âge d’or de la comédie Italienne et surtout pour sa troupe d’acteurs. François Cluzet bien entendu, mais aussi Emma de Caunes, Eric Caravaca et Phillippine Leroy Beaulieu.