Prototype de la série B paresseuse, La Nuit des chauves-souris s’inscrit mollement dans la lignée des films d’animaux meurtriers. Un filon pour le moins inégal qui compte autant de classiques (Les Oiseaux, Les Dents de la mer, ou encore les Piranhas de Joe Dante) que d’ersatz fumeux (L’Incroyable Alligator de Lewis Teague, le récent Ticks de Tony Randel). Inutile de préciser que les monstres de Louis Morneau trouvent davantage leur place au sein de la seconde catégorie.
Dans un bled paumé du Texas, des milliers de chauves-souris vérolées dévorent les citoyens et sèment la panique. Heureusement, un petit groupe se forme pour mettre fin au massacre. Parmi eux figurent le shérif local, une spécialiste des chiroptères (le nom savant de nos bestioles ailées) et un scientifique cinglé à l’origine de la catastrophe. Mais la lutte promet d’être rude, car les créatures se contaminent très vite et la localisation de leur repaire s’annonce complexe…

Les quelques séquences d’attaques semblent regorger d’effets gore assez réussis. Semblent seulement, car ces derniers finissent par être noyés dans la confusion du montage, martelage frénétique de plans subliminaux. Comme si pour faire peur, il ne fallait qu’ébaucher l’horreur, la rendre confuse au moyen de la vitesse de défilement, faire oublier une image par la suivante. Du coup, on ne retient rien de ces morceaux qui se veulent de bravoure mais qui n’ont même pas le courage de montrer, ou si peu. Juste quelques envolées de chauves-souris numérisées qui forment une masse aussi menaçante qu’artificielle. Plus rarement, des gros plans de ces prédateurs en caoutchouc nous permettent de découvrir leur faciès rongé par des rictus mécaniques. Difficile de se contenter de cette épouvante au rabais, surtout lorsque rien d’autre ne nous est proposé, si ce n’est un empilement ennuyeux de « scènes à faire » et de personnages sans intérêt. Entre deux blagues plouc et la découverte logique d’un secret d’Etat, on aura tout de même appris que les excréments de chauves-souris (dans lesquels sont plongés les héros à la fin du film) ont pour nom « guano ». Un mot aux bien belles consonances pour qualifier de la merde.