Julie est Amoureuse est un film de vacances. L’histoire-prétexte : un marivaudage vécu par une troupe de théâtre amateur répétant Roméo et Juliette (quelle originalité !). Le premier long-métrage de Vincent Dietschy dégage une ambiance de centre aéré dont le spectateur se sent plutôt exclu. Car à moins d’apprécier particulièrement les paysages de la Dordogne, les amours contrariées entre jeune première et metteur en scène, ou encore les fêtes d’après représentation en boîte ringarde, Julie est Amoureuse risque de devenir rapidement pesant pour le spectateur. Le récit est composé de nombreux personnages: Julie (Marie Vialle), comédienne débutante et naïve, vit avec Bart (Aladin Reibel), amant et pygmalion, tandis que Michaël Monk (François Chattot), star du cinéma hollywoodien (!) se repose à la campagne avec sa femme Emilie (Anne le Ny) dans le château entretenu par Simone (Simone Guertner), dont le tempérament excessif sera à l’origine de bien des imbroglios. Bart et Michaël deviendront très vite des rivaux, que ce soit par rapport aux femmes ou au théâtre, tandis que les comédiens vivront de leur côté des émois inhérents à tout adolescent exalté lâché en plein été près des fourrages…
Julie est Amoureuse n’est jamais convaincant, que ce soit au niveau des personnages (transparents et prévisibles), de la mise en scène (tout semble filmé à la « va comme j’te pousse » avec la désagréable impression que Dietschy se réfugie derrière la caution du « jeune cinéma français naturaliste sans un sou »), de l’humour (consternant), ou de la direction des acteurs (seuls François Chattot et Anne Le Ny parviennent à tirer leur épingle du jeu). Bref, le spectateur oubliera cette comédie sans relief tout en se lamentant sur l’existence d’un cinéma si pauvre.