La question que l’on se pose avant de voir ce film et à laquelle on aimerait pouvoir répondre est certainement celle-ci : est-ce un hommage ou une simple suite commerciale profitant des succès actuels du genre (Scream, Souviens-toi l’été dernier) ? A Summer Glen, Keri Tate (Jamie Lee Curtis), une directrice d’un collège privé mène une vie assez paisible avec son fils de 17 ans, malgré quelques cauchemars causés par un certain Michael Myers. Pourquoi ? Il se trouve que Keri Tate n’est autre que Laurie Strode de La Nuit des Masques (réalisé en 1978 par John Carpenter) qui a dû changer d’identité pour lui échapper. L’enfer sur terre, le mal à l’état pur n’ont qu’un seul nom : Michael Myers, qui personnifie nos angoisses et nos peurs. Mi-homme, mi-démon, affublé d’un masque étrange, son seul but est de tuer ceux qui se trouvent sur son passage, surtout Laurie Strode qui a des liens de parenté avec lui. Le fantastique est issu justement (comme dans le premier Halloween) de ce personnage « apocalyptique » qui tue sans raison et en ne laissant aucun indice à ceux qui le traquent. Vingt ans après, Steve Miner a décidé de reprendre le flambeau du premier Halloween et rend ainsi hommage à son créateur John Carpenter, alors que le concept originel s’était multiplié en divers clones dévalorisant le genre auprès de la critique. H20 fonctionne comme un jeu pervers et sadique, fidèle aux règles du genre (morts successives et systématiques de ses personnages). Une telle structure met nos nerfs à rude épreuve, à l’unique condition de ne pas être trop sceptique. Les clichés abondent sans pour autant être réducteurs, car inhérents au genre. Les films d’horreur ont ce magnifique objectif de, soit mettre en dérision notre réalité quotidienne, soit d’extirper ses limites jusqu’à un éventuel exorcisme.