F. est un salaud, qui retrace l’aventure amoureuse de deux jeunes garçons, est adapté d’un ouvrage dont l’action se déroule dans une région Suisse au cours des années 70 : c’est là que réside son unique originalité. Pour une fois, une histoire homo n’entraîne pas à sa suite tout l’attirail qui va de la musique techno à la coupe bien rasée, en passant par les déambulations dans le Marais. Le problème, c’est que le film est très loin d’être à la hauteur de ce choix de départ.
Le première partie de F. est un salaud, la découverte par Béni, jeune adolescent timide et innocent, de l’univers attirant de Fogi, rockeur à la trentaine dépravée, est construite de façon binairement lassante. Une scène de concert succède à une autre, plus intime, entre les deux jeunes hommes, laissant elle-même la place à une scène de « répet à la cave » ou de « rendez-vous au bar ». Rien de très palpitant, hormis quelques moments qui paraîtront peut-être osés à certains. Par la suite, c’est carrément un remake -tout aussi ridicule- de Lune de fiel qui nous est présenté, avec Béni en chien-chien à son pépère qui dort par terre et lape avidement son lait, avant de reprendre le dessus dans le dernier tiers du film. Aucune surprise donc du côté du scénario.

La prestation des acteurs est au même niveau, c’est-à-dire sur un ton qui ne varie pas d’un pouce du début à la fin du film. Il est difficile de comprendre comment Vincent Branchet, qui interprète le rôle de Béni, s’est ainsi laissé modeler jusqu’à devenir un personnage soumis et un comédien sans saveur.
Alors, cherchons bien, dans F. est un salaud, qui se déroule tout de même en Suisse, il n’y a ni vert pâturage ombragé, ni banquier sévère, ni même un « salaud » comme l’annonçait le titre… Mais qu’y a t-il donc dans F. est un salaud ?… Des musiciens et des chiens… Si on ne peut même plus se fier aux titres !