2047, sept ans après sa tragique disparition le Event Horizon, vaisseau chargé de trouver les limites de notre univers, réapparaît. Le capitaine Miller et son équipage (dont le Docteur Weir, concepteur du vaisseau) doivent trouver l’épave de ce dernier. Bien évidemment, l’épave n’est pas abandonnée : une étrange entité y a élu domicile.

A ce postulat de départ mille fois vu, Paul Anderson (réalisateur de l’inénarrable Mortal Kombat) ajoute le thème de la maison hantée. Ici pas de monstre baveux tout crocs dehors, mais une pseudo-présence qui donne des hallucinations à nos malheureux protagonistes et les pousse ainsi à se détruire.

Rappelant étrangement le récent Sphere, Event Horizon n’a néanmoins pas le même pouvoir soporifique. Si le scénario est d’une banalité affligeante, Anderson parvient, avec plus ou moins de succès, à instaurer une ambiance qui manque tant actuellement aux films fantastiques. Le vaisseau en question est véritablement terrifiant, rappelant les meilleurs instruments de torture moyenâgeux (surtout la salle centrale), il est continuellement plongé dans l’obscurité, ce qui renforce l’oppression que les protagonistes subissent.

On sait que les décors sont particulièrement importants dans un film de SF (Blade Runner, Alien) puisqu’ils peuvent, à eux seuls, le desservir (Sphere). Ici, les décors sont originaux sans pour autant être trop déstabilisants. Nous voilà donc plus ou moins en territoire connu : le vaisseau a un profil rappelant 2001. Les intérieurs peuvent évoquer quelques audacieux films de science-fiction des années 70. D’ailleurs Paul Anderson ne s’est pas privé de faire plusieurs clins d’œil aux classiques du genre, d’Alien, en passant par 2001 justement, voire même Hellraiser. Ainsi, des passages entiers semblent être tirés des films pré-cités. Véritable machine à échantillonner, Event Horizon ne cache pas sa volonté d’être un mixage de plusieurs classiques que l’on pourrait presque résumer en s’imaginant l’équipage d’Alien dans l’hôtel de Shining. Bien sûr, le film n’arrive pas à la cheville de ses modèles mais ce plagiat avoué lui donne un coté ludique qui fait souvent le charme des sous-produits.Car Event Horizon se veut d’abord une série B bien ficelée et non une quelconque pseudo-réflexion sur la nature humaine et consorts. On peut donc passer sur les quelques incohérences du film (l’un des membres de l’équipage parle couramment le latin, un autre fait un come-back plus qu’improbable…).Il faudra donc plutôt se concentrer sur les images que sur le propos. Heureusement, Anderson s’est permis beaucoup sur le plan visuel. A l’aide des effets numériques qui truffent le film, on peut assister en vrac à un sauvetage à la sortie d’une capsule de décompression, ou à la submersion dans le sang d’une salle entière.

Event Horizon ne suggère absolument rien. Non, la seule ambition de Paul Anderson est de coller le spectateur à son siège pendant 1 heure 30 et il y arrive partiellement.