Le cinéma indépendant américain n’est qu’une vaste supercherie qui consiste à faire croire qu’une nouvelle vague est entrain d’apparaître outre-Atlantique. Si quelques films (Back Home, Sunday) ont pu semer le doute, il est désormais impossible de croire en un soudain regain de qualité du cinéma U.S. Et plus si affinités confirme cette idée comme Tom Dicillo ou Marc Levin l’ont fait par le passé. Car la principale différence entre le cinéma des majors et celui des indépendants ne réside que (et ce n’est pas un secret) dans la différence de budget qui existe entre les deux camps. Donc, Hollywood s’exprime par le biais de film catastrophe et d’action alors que New York ou Boston par de petits drames ou chroniques intimistes douce/amère. La forme change mais le fond est exactement le même. Ainsi la différence réside dans un traitement plus proche du spectateur qui sort de la salle le sourire aux lèvres en s’écriant : « Ah! tout de même, c’était sympa ». C’est exactement l’impression que veut donner Et plus si affinités, mais là, l’ennui est profond. Entre des vieux procédés narratifs usés jusqu’à la trame et des traits d’humour vieux de trente ans (la « fausse » mort de Puf le poisson provoque un sentiment de compassion générale), on est complètement englué sous des tonnes de bave sentimentalo-mièvre. Au bout d’une heure, le film devient intenable, et les périples de cette jeune et belle infirmière en mal d’amour sont aussi palpitants que le suspens qui tient en haleine le fan du sitcom en vogue, à savoir est-ce que A va réussir à sortir avec B alors que tout les rapproche. Reste l’insupportable musique brésilienne qui berce le film ajoutant à la torpeur dans lequel nous sommes plongés, un doux parfum d’exotisme au rabais.