Brute, drame social adapté d’un fait réel, bien que maladroit, est loin d’être dénué d’intérêt. Un homme interné dans une prison d’Angleterre, surnommé « Brute », va bénéficier du programme de réinsertion visant à envoyer des détenus en mission humanitaire. Brute se retrouvera dans un hôpital-orphelinat en Roumanie, entouré d’enfants malades et d’une direction hétéroclite menée par une infirmière et deux médecins. L’idée motrice du film est assez banale : un « sale » type devient un « chic » type devant un contexte qui touche et qui réveille au fur et à mesure sa sensibilité refoulée. Mais Brute est un film sincère où de bonnes idées mal amenées confèrent au film une naïveté touchante. Son absence de régularité rythmique et la présence de quelques stéréotypes agissent sur nous comme des repères valorisant l’authenticité de ce film qui devient attachant. La progression du film est maladroite mais les événements comiques et dramatiques devant lesquels font face les personnages, ne peuvent nous laisser indifférents. Brute fonctionne comme un huits-clos convaincant et touchant (notamment grâce à une jeune actrice jouant une enfant malade de treize ans amoureuse du personnage principal) qui ne se referme pas sur lui-même mais qui s’ouvre sur un lyrisme mesuré emmenant le spectateur dans un monde à sa portée.