L’Asso nous sort une nouvelle collection de son chapeau magique : Mimolette -ça ne s’invente pas… Des formats courts, principalement des œuvres de jeunesse des signatures phares de la jeune maison d’édition. Commençons par le chouchou, Lewis Trondheim, qui relifte pour l’occasion ses Genèses apocalyptiques, précédemment promo-item format 8×8 cm, redessinées et réadaptées à une taille plus raisonnable. Il eut été effectivement dommage de cantonner ce recueil de petites fables métaphysico-burlesques à l’anonymat auquel son format le condamnait. Du Trondheim premier service, bien avant le détour moins « auteuriste » par Dargaud, des réflexions gentiment pessimistes et désabusées sur la Vie, la Mort, le Sens de la Vie, la Science, la Philosophie, les Martiens, le devenir de l’Homme, tout ça en une vingtaine de pages, qui dit mieux ? Avec cette constante plutôt désespérée : tout débute par le néant et s’achève dans le néant : la mort, la misère, la destruction. C’est aussi un essai graphique au cours duquel Trondheim délaisse la « joliesse » de ses albums les plus récents pour un dessin plus minimaliste et plus strict.

Seule ombre au tableau : dommage que Trondheim n’ait pas crû nécessaire d’en rajouter, se contentant d’un dépoussiérage stricto sensu de ces Genèses apocalyptiques, profitant d’un évident progrès technique de son dessin. Pas grand chose de nouveau donc pour l’heureux -et sans doute rare- possesseur de l’œuvre originale. Pourquoi ne pas avoir étoffé l’album avec de nouvelles fables ? Surtout, pourquoi ne pas faire subir le même traitement aux formidables Psychanalyses, datant de l’ère préhistorique de la jeune carrière de Trondheim, qui sont littéralement à mourir de rire ? Wait and see…