Tout commence par un assassinat pas comme les autres. Des petites figures d’anges arrivent chez un détective privé, lui demandent s’il est bien Evan Gelin, se transforment en bêtes fauves assoiffées de sang et mettent le pauvre homme en charpie. L’associé de Gelin, Benedict, qui est déjà sur une enquête troublante qui concerne une célèbre vedette de programmes pour enfants, flaire un lien entre les deux affaires. Tout commence donc comme un polar, une série noire, bien noire… Benedict est amoureux d’une ancienne prostituée, Magda. Sans doute l’a-t-il rencontrée dans une de ses nombreuses enquêtes dans le Milieu et l’a-t-il sorti du ruisseau. Les caves et les hangars sont des vraies mines de pièces à conviction qui font l’objet de toutes les convoitises : les vapeurs de bière et de bourbon se mélangent à la fumée des blondes américaines. L’atmosphère se fait pesante. Ça n’est pas la pègre, ça n’est pas un ex-taulard qui veut se venger du petit détective qui l’a fait tomber. Ce sont les forces occultes qui se déchaînent contre Benedict, changent de visage dès que celui-ci trouve un début d’indice. Elles ne le lâcheront pas, tant que lui-même ne renoncera pas à trouver les coupables et à venger les victimes de cette organisation secrète menée par une « Dorothée » pas franchement rassurante.
Avec Vidéo noire, Risso et Trillo signent un album remarquable où tout est rassemblé pour donner quelques frissons aux amateurs de série noire bien ficelée. Les dessins noir et blanc et surtout le jeu d’ombres et de lumières participent à l’atmosphère inquiétante, tendance satanique de l’enquête.