Alors que les Humanoïdes Associés vivent sur leur « vieux » fonds, les enfants de collection « H » se portent bien. Après Jano, qui nous a offert une visite de son Paname, c’est au tour de Dodo et de Ben Radis de nous présenter Max et Nina. Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un album d’anciens combattants sur le retour. Les deux lascars sont au meilleur de leur forme. On retrouve avec plaisir les planches touffues de cases et de bulles nous racontant les tendres mais chaotiques débuts de la liaison entre nos deux protagonistes jusqu’au jour béni – par leurs parents – de leur mariage. A cette occasion, Nina portera une robe rappelant celle de Mireille Darc dans Le Grand blond avec une chaussure noire. Ici, pourtant, la mariée est bien en blanc !

Pour en arriver là, nos deux tourtereaux devront surpasser leurs craintes (qui n’en a pas au moment de déclarer sa flamme ?), se débarrasser d’un ex encombrant et bruyant (no comment), et surtout trouver un nid (marre de vivre dans les meubles de mémé !). Ainsi, cette histoire se déroule sur une durée qui nous permet d’apprécier amplement à la fois les personnages et la vraisemblance de leurs comportements. On sort heureux de cette lecture, heureux d’avoir assisté à cette rencontre, et heureux du bon moment passé en leur compagnie, tout en espérant les revoir bientôt.

Car Max et Nina sont nos contemporains. Au même titre que Luc Leroi ou encore Monsieur Jean, on peut se demander si ce couple n’est pas quelque peu le double de ses créateurs. Il ne s’agirait pas alors d’une chronique au jour le jour, à la mode de l’Association, mais d’une autobiographie plus distanciée ; un peu comme la pratiquent Dupuy et Berberian. L’univers est artistique – le cinéma y est bien représenté. En effet, on y croise des silhouettes connues : Denis Sire, dessinateur et membre du groupe de Dennis Twist aux côtés de Margerin, Jean-Claude Denis et, bien sûr, Dodo. Que du beau monde donc dans cet album, puisqu’on y retrouve également les Closh. Comment ? Vous ne vous souvenez pas ? Alors lisez et vous comprendrez.

Pascal Salamito