On avait vu l’Iguane sévir. On avait été témoin de son infinie cruauté, de son inextinguible perversité dans le premier tome. L’Iguane est de retour… mais son come-back est d’une toute autre nature… La Grande arnaque 2 s’ouvre sur un cadavre ensanglanté. Almendrino n’en croit pas ses yeux. Il passe timidement la tête par l’embrasure d’une porte, regarde ce corps inanimé ; c’est bien l’Iguane. Il est bel et bien mort, les insultes et les coups de savates sans réponse sont là pour l’attester. On ne revient pas dans le monde des vivants… On exulte, on se déchaîne. Mais si l’enveloppe charnelle gît sur le sol, l’ombre, le spectre de l’Iguane continuent à chatouiller les âmes. Nombreuses sont celles qui se mettent à trembler à la seule évocation de son nom. Almendrino glisse peu à peu dans la folie et personne ne semble pouvoir le raisonner. Débarque la pulpeuse Susan Ling et son musculeux chauffeur et garde du corps ; elle vient faire un article de fond sur l’Iguane et brigue le prix Pulitzer. D’où vient ce mélange de fascination et de répulsion pour ce tortionnaire ? Comment se fait-il que même enterré, l’Iguane continue à faire sa loi… se demande-t-elle.
L’intrigue est bien menée. La menace d’un retour de l’Iguane, pourtant impossible, est palpable dans cette population encore traumatisée. L’ambiance est surréaliste et en même temps ne semble pas loin de certains régimes qui sévissent en toute impunité et dont l’empreinte perdure même après la chute des dictateurs. On ressort de cette histoire un peu abasourdi, le résultat est assez convaincant.